
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président américain Donald Trump à la Maison Blanche,le 18 août 2025 ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )
La France et le Royaume-Uni réunissent ce mardi en visioconférence la "coalition des volontaires", une trentaine de pays essentiellement européens, sur les garanties de sécurité au centre des discussions pour mettre fin au conflit en Ukraine.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé la tenue de consultations vers 12H00 (10H00 GMT) des "30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité, pour les tenir au courant de ce qui a été décidé" à l'issue du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska vendredi dernier.
Londres a confirmé que le Premier ministre britannique Keir Starmer coprésiderait la visioconférence avec M. Macron.
"Dans la foulée, on lance le travail concret avec les Américains et donc (...) nos conseillers diplomatiques, ministres, chefs d'état major lancent le travail pour voir qui est prêt à faire quoi", a expliqué M. Macron dans une interview diffusée mardi matin par une télévision française.
Donald Trump a assuré lundi, sans entrer dans les détails, que les Etats-Unis "seraient impliqués" dans la sécurité future de l'Ukraine, un sujet crucial pour Kiev et les Européens. "Nous leur donnerons une très bonne protection", a-t-il promis.
M. Macron, qui avait accompagné lundi le président ukrainien à la Maison Blanche avec d'autres dirigeants européens, a par ailleurs estimé qu'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe.
"Plus qu'une hypothèse, c'est même la volonté collective", a-t-il déclaré, ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays".
- "Garanties de sécurité" -
Donald Trump doit commencer les préparatifs d'une rencontre entre MM. Zelensky et Poutine, qui rejetait jusqu'ici une telle réunion, au terme de ce qu'il a qualifié de "très bonne" entrevue lundi avec le président ukrainien et les dirigeants européens.
Le président russe a finalement accepté le principe de cette rencontre, qui devrait se tenir dans les deux semaines, lors d'un entretien téléphonique lundi avec son homologue américain.
"Nous sommes prêts à une rencontre bilatérale avec Poutine et après cela nous nous attendons à une rencontre trilatérale" avec la participation de Donald Trump, a de son côté déclaré M. Zelensky à la presse.
Les éventuelles concessions territoriales exigées par la Russie à l'Ukraine, qui n'ont pas été abordées lundi à la Maison Blanche, sont "une question que nous laisserons entre moi et Poutine", a-t-il ajouté.
Dans un autre entretien à la chaîne américaine NBC News, Emmanuel Macron n'a pas caché qu'il ne partageait pas l'optimisme de Donald Trump sur la possibilité d'arriver à un accord de paix en Ukraine et a mis en garde contre toute "naïveté".
Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger (pour) sa propre survie", a-t-il dit, "c'est une menace pour les Européens".
Lundi, le président américain et ses invités ont "discuté de garanties de sécurité pour l'Ukraine, des garanties qui seraient fournies par divers pays européens, en coordination avec les Etats-Unis d'Amérique", selon le président américain.
Elles "seront probablement décidées par nos partenaires et il y aura de plus en plus de détails, car tout sera couché sur papier et officialisé (...) d'ici une semaine à dix jours", a indiqué pour sa part M. Zelensky.
- "Augmenter les sanctions" -
Moscou refuse toute garantie de sécurité passant par l'Otan et son mécanisme de défense collective, le célèbre article 5.
Donald Trump a précisé sur son réseau Truth Social qu'une rencontre Zelensky-Poutine serait suivie d'une tripartite avec lui-même, visant à mettre fin à trois ans et demi d'un conflit meurtrier déclenché par l'invasion russe.
"Je pense que nous avons eu une très bonne conversation avec le président Trump, c'était vraiment la meilleure", a déclaré pour sa part le chef de l'Etat ukrainien lundi. Avant une réunion élargie avec les dirigeants européens, les deux hommes avaient eu un entretien bilatéral dans le Bureau ovale.
Le chancelier allemand Friedrich Merz, également présent lundi à la Maison Blanche, a de son côté estimé que l'Ukraine ne devrait pas être contrainte de faire des concessions territoriales dans le cadre d'un éventuel accord de paix.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (à partir de la gauche), le Premier ministre Keir Starmer, le président finlandais Alexander Stubb, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le président américain Donald Trump, le président français Emmanuel Macron, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le chancellier Friedrich Merz et le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, le 18 août 2025 à la Maison Blanche ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )
"La demande russe visant à ce que Kiev renonce aux parties libres du Donbass correspond, pour parler franchement, à une proposition visant à ce que les Etats-Unis renoncent à la Floride", a-t-il lancé.
Emmanuel Macron a lui appelé à "augmenter les sanctions" contre la Russie si les futurs pourparlers échouaient.
Donald Trump a répété lundi qu'il n'était selon lui pas nécessaire d'en passer par un cessez-le-feu avant un accord de paix définitif, alors que le plus sanglant conflit en Europe depuis la Deuxième Guerre mondiale se poursuit, avec des attaques de drones et de missiles balistiques russes.
Pékin a dit mardi "soutenir tous les efforts" vers la paix, prônant "le dialogue et la négociation", comme "seule voie viable pour résoudre la crise ukrainienne".
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