Le président de la République populaire de Chine a plaidé auprès d'Emmanuel Macron pour un "véritable multilatéralisme" aux résultats "bénéfiques" pour les deux parties.

Emmanuel Macron et Xi Jinping, à Rio de Janeiro, le 19 novembre 2024 ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Dans un contexte économique mondial marqué par l'incertitude sur le front des droits de douane imposés par l'administration Trump, Xi Jinping a échangé avec Emmanuel Macron, l'appelant à "défendre conjointement les règles du commerce international" lors d'un appel téléphonique jeudi 22 mai. Le président de la République a pour sa part insisté sur la nécessité de "conditions de concurrence équitables" entre les deux pays.
Les deux pays doivent "préserver conjointement" les "règles du commerce international et l'ordre économique mondial, et pratiquer un véritable multilatéralisme", a affirmé lors de cet échange M. Xi, selon la chaîne officielle CCTV . La Chine est "prête à travailler main dans la main avec l'Europe pour relever les défis mondiaux et parvenir à davantage de résultats bénéfiques à la fois pour les deux parties et pour le monde", a-t-il ajouté.
Quelle "coopération" franco-chinoise?
Nos deux pays "doivent saisir les opportunités d'approfondir la coopération dans les domaines traditionnels" (aérospatiale et énergie nucléaire), et "d'étendre la coopération dans les domaines émergents tels que la technologie numérique, le développement vert, la biomédecine et la silver economy" (économie des seniors), a poursuivi le dirigeant chinois, ajoutant que Pékin et Paris doivent aussi "travailler ensemble pour être une force fiable dans le maintien de l'ordre international".
De son côté, Emmanuel Macron a affirmé sur X, à l'issue de l'entretien téléphonique, "la volonté de la France de continuer à bâtir une relation économique forte avec la Chine".
"À ce titre, les investissements chinois sont les bienvenus en France. Mais nos entreprises doivent bénéficier de conditions de concurrence équitables dans nos deux pays. C'est un point fondamental", a-t-il insisté. "Nous sommes convenus d'avancer dans les meilleurs délais sur la question du cognac, essentielle pour nos producteurs", a ajouté le président français qui part samedi pour un déplacement de plusieurs jours en Asie du Sud-Est (Vietnam, Indonésie, Singapour).
Concernant l'Ukraine, Emmanuel Macron a assuré partager avec son homologue chinois "le même objectif vis-à-vis de la guerre menée par la Russie" : "une paix durable et robuste (qui) commence par un cessez-le-feu immédiat et sans conditions". Sur le plan militaire, la relation Chine-Russie a récemment été marquée au début du mois par la visite de Xi Jinping à Moscou pour les commémorations du "jour de la victoire", le 9 mai. Au terme de ce déplacement remarqué, Pékin a dit souhaiter élargir sa "coopération pragmatique" avec l'armée russe, sans référence explicite à la guerre en Ukraine.
Quant à la situation au Proche-Orient, "nous allons travailler avec la Chine en vue de la Conférence sur la solution à deux États, prévue en juin à New York, que la France co-préside avec l'Arabie saoudite", a ajouté Emmanuel Macron. Lundi, le président français, les Premiers ministres britannique Keir Starmer et canadien Mark Carney se sont dits, dans une déclaration conjointe, "déterminés à reconnaître un État palestinien" et "prêts à travailler avec d'autres à cette fin".
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer