Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Tennis/Roland-Garros: Loïs Boisson, l'inattendu dernier espoir français
information fournie par Reuters 03/06/2025 à 17:08

Tennis: Internationaux de France

Tennis: Internationaux de France

par Vincent Daheron

Inconnue du grand public deux semaines plus tôt, Loïs Boisson est, à la surprise générale, la dernière représentante française de la 124e édition de Roland-Garros et elle espère prolonger son conte de fées.

La Dijonnaise de 22 ans, 361e mondiale, a obtenu lundi sa place en quarts de finale, où elle affrontera mercredi la Russe Mirra Andreeva, au prix d'un fol exploit face à la troisième mondiale et finaliste du dernier US Open, l'Américaine Jessica Pegula (3-6, 6-4, 6-4).

Certains avaient peut-être déjà entendu parler d'elle en avril dernier à Rouen, quand la Britannique Harriet Dart avait interpellé l'arbitre de leur confrontation pour signifier que son adversaire "[sentait] très mauvais". Ce à quoi la jeune Tricolore avait répondu avec humour, demandant sur Instagram un partenariat avec une marque de déodorant.

Désormais, Loïs Boisson se fait connaître grâce à son parcours rarissime pour une joueuse de son rang, qui a bénéficié d'une invitation pour participer à son premier tournoi du Grand Chelem.

Elle est la joueuse la moins bien classée à jouer les quarts de finale d'un Grand Chelem depuis l'US Open 2017 ou encore la première novice en Majeur à atteindre ce stade de la compétition depuis 2008, déjà à Paris.

"J'avais confiance en moi mais, honnêtement, si on m'avait dit cela il y a deux semaines, je n'y aurai pas cru", a-t-elle reconnu lundi en conférence de presse. "Je ne pouvais pas espérer mieux en arrivant ici."

Loïs Boisson s'est présentée à la porte d'Auteuil en confiance après son titre sur terre battue au W75 de Saint-Gaudens (Haute-Garonne), sur le circuit secondaire, mais a une 361e place mondiale éloignée de son meilleur classement (152e en mai 2024).

La faute à une pause forcée de neuf mois, entre mai 2024 et février 2025, à cause d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche alors qu'elle s'apprêtait à disputer son premier Roland-Garros.

"En termes d'émotion, l'année qu'elle a vécue l'a rendue plus mature qu'une joueuse de son âge", a loué mardi Nathalie Dechy, ex-11e mondiale, lors d'un point presse organisé en amont du tournoi des légendes. "Elle ne ressemble pas à une 361e mondiale."

"ALLER PLUS LOIN"

Grâce à son parcours, elle est déjà assurée de grimper au moins à la 120e place WTA.

"Maintenant, elle est sous les projecteurs, ça se gère mais c'est pas facile tous les jours", a prévenu lundi Jo-Wilfried Tsonga, ex-5e mondial et finaliste de l'Open d'Australie 2008.

Première Française à atteindre les quarts de Roland-Garros, hommes et femmes confondus, depuis 2017, Loïs Boisson voit plus loin.

"C'est un rêve, déjà, de jouer Roland-Garros. Ensuite, de le gagner, c'est un rêve et c'est un objectif", a-t-elle dit lundi. "D'être en quarts, c'est déjà une étape, on va dire (...) J'espère aller encore plus loin."

Elle peut s'appuyer sur son jeu parfaitement adapté à la terre battue, avec son lourd coup droit lifté, à la manière de son idole Rafael Nadal.

"Quand j'étais jeune, j'ai beaucoup joué sur la terre battue, raison pour laquelle j'aime beaucoup cette surface", a-t-elle expliqué lundi. "C'est la surface que je préfère. Dès que la saison sur terre est lancée, c'est là où je me sens le mieux et que je suis super heureuse."

Pour une place en demi-finales, Loïs Boisson devra écarter la Russe de 18 ans et tête de série n°6 Mirra Andreeva, demi-finaliste l'an passé et victorieuse en début de saison des WTA 1000 de Dubaï et d'Indian Wells.

"Ça va être une autre paire de manches, Andreeva est très solide, elle a beaucoup gagné, elle est en confiance", a estimé Pauline Parmentier, coach de l'équipe de France de Billie Jean King Cup et responsable de la filière féminine des 15 à 18 ans à la Fédération française de tennis.

(Reportage de Vincent Daheron, édité par Kate Entringer)

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi