
Richard Gasquet salue le public de Roland Garros après y avoir joué son dernier match de tennis professionnel
par Vincent Daheron
Richard Gasquet s'est incliné logiquement jeudi face au numéro un mondial Jannik Sinner (6-3, 6-0, 6-4) au deuxième tour de Roland-Garros, dans ce qui constitue le dernier match de sa carrière professionnelle.
Vainqueur pour son entrée en lice de son compatriote Terence Atmane (6-2, 2-6, 6-3, 6-0), le Français de 38 ans jouait cette année son 22e et dernier Roland-Garros. Il avait annoncé en octobre dernier qu'il s'agirait de son ultime participation aux Internationaux de France.
Le Biterrois, désormais 166e mondial, a été dépassé par l'un des favoris du tournoi et déjà triple vainqueur en Grand Chelem.
Il a cédé la première manche malgré trois balles de débreak, qu'il n'a pas converties. Elles auront été les seules du match, conclu en 1h57.
Après un deuxième set largement à l'avantage de Jannik Sinner, Richard Gasquet s'est rebiffé un peu dans la troisième manche. Mais il a perdu sa mise en jeu à 5-4 en faveur de son adversaire, qui n'avait plus qu'à conclure sur son service.
L'exploit rapidement devenu inenvisageable, l'essentiel était ailleurs. Richard Gasquet, l'un des joueurs français les plus emblématiques du XXIe siècle, a été honoré par le tournoi avec une cérémonie organisée sur le court Philippe-Chatrier, où il avait atteint son meilleur résultat (quarts de finale 2016).
"J'ai beaucoup pensé à ce jour. Forcément, on espère qu'il n'arrivera jamais", a déclaré le Tricolore après sa défaite. "Sincèrement, je ne peux pas rêver mieux pour moi de m'arrêter sur ce court, le plus beau court du monde. J'ai eu une chance extraordinaire de pouvoir fouler ce court depuis toutes ces années."
"Le tennis, c'est des victoires et des défaites, (...) c'est aussi des émotions. On a forgé des énormes amitiés et ça, c'est grâce au tennis", a-t-il dit à destination de Gaël Monfils, Gilles Simon (le seul en tribunes) et Jo-Wilfried Tsonga, membres comme lui des "Quatre mousquetaires" du tennis masculin français des années 2000.
Jeune prodige du tennis tricolore, Richard Gasquet a remporté 16 titres sur le circuit ATP (tous en ATP 250), soit le troisième Français le plus titré dans l'ère Open (depuis 1968) derrière Yannick Noah (23) et Jo-Wilfried Tsonga (18).
Ancien septième mondial, il a également remporté la Coupe Davis en 2017 avec l'équipe de France et la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Londres 2012 en double avec Julien Benneteau.
Son talent et surtout son fameux revers à une main, "l'un des plus beaux de tous les temps" comme l'a décrit le speaker de Roland-Garros au moment de raccompagner Richard Gasquet aux vestiaires jeudi, était loué de tous ses adversaires.
"Tout le monde parle de ce talent que tu possèdes et de ce revers à une main vraiment unique que beaucoup de jeunes en France et dans le monde ont essayé de copier", lui a déclaré le Serbe Novak Djokovic, 24 titres du Grand Chelem au palmarès, lors d'une vidéo diffusée sur les écrans du court central.
"T'es notre génie à tous", a poursuivi Gilles Simon, ancien sixième joueur mondial.
La première vie de Richard Gasquet, celle de joueur professionnel, est désormais terminée. Il a admis dans un podcast de L'Equipe, plus tôt ce mois-ci, qu'il envisageait possiblement une carrière d'entraîneur.
"Le tennis professionnel est fini pour moi, ce n'est pas un adieu, c'est un revoir. La passion du tennis, quoiqu'il arrive, restera", a-t-il dit jeudi, avant de recevoir une ultime ovation du public parisien.
(Reportage de Vincent Daheron, édité par Jean Terzian)
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