La concentration de la fabrication de puces sur l'île a longtemps été définie sous le concept de "bouclier de silicium", incitant les États-Unis à la défendre face à la Chine.

Un semi-conducteur. ( AFP / SAM PANTHAKY )
Taïwan n'est pas prêt à renonce à son "bouclier de silicium". Le gouvernement Taïwanais a assuré mercredi 1er octobre qu'il n'était pas question de transférer la moitié de sa prodution de semi-conducteurs aux États-Unis, qui profitent des négociations commerciales pour tenter de réduire leur dépendance envers Taipei dans ce secteur critique.
"Je veux préciser que cette idée vient des États-Unis. Notre équipe de négociation ne s'est jamais engagée à un partage des semi-conducteurs à 50-50" , a déclaré la vice Première ministre taïwanaise Cheng Li-chiun. Elle s'est exprimée à son retour de Washington, indiquant que les négociations concernant les droits de douane sur les exportations taïwanaises avaient "progressé". "Soyez sûrs que nous n'avons pas abordé cette question cette fois-ci et que nous n'accepterons pas ce type de condition" , a-t-elle affirmé.
Taipei peine à conclure un accord avec Washington après que les États-Unis ont imposé des droits de douane de 20% sur tous les produits taïwanais, à l'exception des semi-conducteurs.
Le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick a déclaré sur la chaîne NewsNation avoir évoqué avec Taipei l'idée d' un transfert de production de ces puces vers le territoire américain afin "d'arriver à 50-50".
Le "bouclier de silicium" face à Pékin
La croissance de la demande en technologies liées à l'intelligence artificielle a alimenté l'excédent commercial de Taïwan avec les États-Unis, plaçant l'île dans le collimateur de Donald Trump. Le président américain avait accusé Taïwan d'avoir "volé" l'industrie américaine des semi-conducteurs, qui représente pour Taipei un enjeu pour son économie mais aussi sa sécurité.
La concentration de la fabrication de puces sur l'île a longtemps été définie sous le concept de "bouclier de silicium", la protégeant d'une invasion ou d'un blocus de la Chine et incitant les États-Unis à la défendre face à Pékin. La Chine revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire.
TSMC, l'un des principaux fabricants mondiaux de semi-conducteurs, fabrique à Taïwan ses produits les plus avancés, utilisés aussi bien par Apple que par les équipements d'intelligence artificielle de pointe. Plus de 70% des exportations taïwanaises vers les États-Unis appartiennent à la catégorie des technologies de l'information et de la communication, dont des puces électroniques, a indiqué le gouvernement taïwanais dans un communiqué mercredi.
Face aux pressions américaines, Taipei s'est déjà engagé à augmenter ses investissements aux États-Unis, à acheter davantage d'énergie américaine et à porter ses dépenses pour la défense à plus de 3% de son PIB.
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