
( AFP / PAUL FAITH )
La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a de nouveau revu à la baisse ses prévisions de passagers pour l'exercice 2025/2026, blâmant les retards de livraison de Boeing, en marge de la présentation lundi de ses résultats au troisième trimestre.
"Nous ne nous attendons plus à ce que Boeing livre suffisamment d'avions avant l'été pour faciliter la croissance du trafic à 210 millions de passagers" en 2025/2026, a déclaré le directeur général de la compagnie, Michael O'Leary.
"Les retards de Boeing" contraignent ainsi l'entreprise à réviser à 206 millions de passagers son objectif de trafic pour la période courant d'avril à mars 2026, "soit une croissance de seulement 3 %" par rapport à l'exercice en cours, a-t-il ajouté.
Ryanair, gros client de l'avionneur américain, avait déjà annoncé en novembre pour les même raisons en novembre une première baisse de ses prévisions de 215 à 210 millions de passagers.
Boeing a fait face à l'automne à une grève de plus de cinquante jours, menée par près de 33.000 ouvriers près de Seattle (nord-ouest), qui a paralysé deux usines importantes.
Le groupe a également été affecté par un incident spectaculaire en janvier 2024 sur un 737 MAX --une partie du fuselage s'est détachée en vol-- qui l'a plongé dans une crise existentielle.
Les retards de livraison de l'avionneur avaient déjà pesé sur le résultat et le trafic de Ryanair en 2023/2024.
La compagnie irlandaise a annoncé lundi un bénéfice net à 149 millions d'euros au troisième trimestre, contre 15 millions l'an passé.
Cette progression spectaculaire s'explique par une hausse de 9% du trafic de passagers, "à des tarifs légèrement plus élevés", selon son communiqué.
Mais aussi par une base de comparaison plus favorable: le troisième trimestre de l'an passé avait été marqué par le retrait de Ryanair de certaines agences de voyage en ligne, qui vendaient ses vols en gonflant les prix du billet ou des services.
"À ce stade, nous sommes prudents" pour le reste de l'exercice, a cependant commenté Michael O'Leary, disant prévoir au total un bénéfice compris entre 1,55 milliard d'euros et 1,61 milliard d'euros. Bien en-deçà du résultat de 1,92 milliard l'an passé.
Le chiffre dépendra de l'évolution "des développements externes" d'ici fin mars, "y compris le risque de conflits en Ukraine et au Moyen-Orient, de nouveaux retards de livraison de Boeing et une mauvaise gestion ou un manque de personnel" dans le contrôle du trafic aérien.
Selon M. O'Leary, ces pressions sur l'activité vont conduire le groupe à se tourner vers les régions et aéroports "en Pologne, en Suède et en Italie, qui investissent dans la croissance en réduisant ou en supprimant les taxes sur l'aviation et en encourageant la croissance du trafic".
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