L'élu insoumis a une nouvelle fois critiqué une réforme "pas faite pour les Français", mais pour "les marchés et les financiers".

François Ruffin, le 17 février 2023, à l'Assemblée nationale ( AFP / Ludovic MARIN )
"Est-ce qu'on est l'élu de Jeff Bezos ou est-ce qu'on est l'élu des Français?". A l'antenne d' Europe 1 , le député de La France insoumise François Ruffin a dit voir "une certaine forme de folie" dans la volonté d'Emmanuel Macron de faire passer sa réforme des retraites malgré un refus majoritaire de l'opinion, ironisant sur son "bon sens du CAC40".
"Ça fait maintenant des mois qu'il y a sept Français sur 10 qui disent 'non' à cette réforme, neuf salariés sur 10. On a tous les syndicats unis qui disent 'non', on a une, deux, trois manifestations avec un, deux, trois millions de personnes qui disent 'non' à cette réforme", a énuméré lundi 6 mars le député de la Somme à l'antenne d'Europe 1.
"Apparemment tout ça, le président Macron et Élisabeth Borne ne l'entendent pas", a-t-il regretté, estimant que l'effet serait différent "si c'est le patron d'Amazon (...), si c'est le patron de Procter et Gamble, si c'est le patron de Dunlop qui prennent leur téléphone et qui disent: 'écoutez, Monsieur Macron, y'en a marre, arrêtez vos bêtises, remettez la France au travail'".
"Work pride"
Dans le débat entre le gouvernement et l'opinion, l'élu de la Somme a évoqué une question "spirituelle" de "respect des gens". Le chef de l'État "malheureusement aujourd'hui est plus à même d'écouter Jeff Bezos, le patron d'Amazon (...) que d'écouter les Français qui travaillent", a déploré François Ruffin, attribuant au président un "bons sens du CAC 40". Ce dernier avait appelé les Français au "bon sens" concernant la mesure phare de la réforme, le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
"Ils ont la valeur travail dans les mots mais ils l'écrasent tous les jours dans les faits", a encore critiqué le député LFI, décrivant "la France qui manifeste" comme celle "qui se lève tôt", "qui va au boulot", "qui prend son auto" et "qui a mal au dos". "Cette France là mérite le respect: il y a une demande de fierté", a-t-il insisté, évoquant une "work pride" (marche de la fierté du travail) mardi, sixième journée d'actions contre la réforme actuellement examinée par le Sénat.
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