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Réforme des retraites : un "index pour améliorer l'emploi des seniors qui laisse les syndicats dubitatifs
information fournie par Boursorama avec Media Services 11/01/2023 à 14:37

La réforme des retraites doit conduire à augmenter le taux d'emploi des seniors, particulièrement bas en France, le gouvernement espérant changer les comportements des entreprises avec un "index seniors" qui reste encore flou. On fait le point sur la situation.

( AFP / LIONEL BONAVENTURE )

( AFP / LIONEL BONAVENTURE )

Un "index" mesurant l'emploi des seniors, assorti d'une sanction financière en cas de refus de publication, a annoncé mardi 10 janvier la Première ministre en présentant la réforme des retraites.

Sous l'effet des réformes successives des retraites, le taux d'emploi des 55-64 ans est en effet passé de 38% en 2008 à 56% en 2021. La France reste cependant en dessous de la moyenne européenne (60,5%). Le différentiel est très fort pour les 60-64 ans (33% en emploi contre 46% dans la zone euro selon le gouvernement), la tranche 55-59 ans étant dans la moyenne européenne.

Le décalage de l'âge de la retraite est "un des leviers les plus efficaces pour augmenter l'emploi des seniors" , selon l'exécutif : sous l'effet de la réforme, le taux d'emploi des plus de 60 ans augmenterait de 2 points dès 2025 et de 6 points à partir de 2030.

Mais selon un rapport de France Stratégie de 2018, si les règles (âge légal de départ et durée de cotisation) ont "un impact fort" sur l'emploi des seniors, il est "loin d'être mécanique" . Le relèvement de l'âge légal de 60 à 62 ans en 2010 s'est ainsi traduit "par une progression de l'emploi pour la moitié seulement des personnes concernées", les autres se répartissant entre inactivité (dont une part substantielle d'invalidité ou longue maladie) et chômage.

Qu'est-ce que ce nouvel index ?

Pour pousser les entreprises à changer de comportement, le gouvernement veut ainsi créer cet "index seniors" à l'image de l'index égalité hommes-femmes. Il devra être mis en oeuvre par les entreprises de plus de 1.000 salariés dès 2023 et par celles de plus de 300 salariés en 2024 et "permettra de valoriser les bonnes pratiques et de dénoncer les mauvaises" , selon la Première ministre, Elisabeth Borne.

"Le refus de renseigner l'index sera un motif de sanction" financière , a assuré Olivier Dussopt. Les indicateurs qui serviront à mettre en place cet index, seront "définis à l'issue d'une concertation interprofessionnelle", a précisé le ministre du Travail. Les entreprises où l'emploi des seniors ne progresse pas ne seront en revanche pas sanctionnées, mais elles feront l'objet d'une "obligation renforcée de négociation d'un accord social" afin d'améliorer la situation , a ajouté le ministre.

Qu'en pensent les partenaires sociaux ?

Le Medef a dit à plusieurs reprises son opposition "au principe d'un index seniors" . Son président, Geoffroy Roux de Bézieux, avait cité l'exemple d'"une entreprise qui embauche beaucoup d'apprentis et voit donc mathématiquement son pourcentage de seniors se réduire", et qui "va être classée comme mauvaise".

Pour Philippe Martinez (CGT), "ce n'est pas un index qui va faire peur au patronat qui tous les ans licencie des centaines, des milliers de salariés qui ont plus de 57, plus de 58 ans".

"Il y aura le constat et on fera quoi ? Nous on va agir (…) dans les entreprises pour dire au patron: le taux d'emploi des seniors n'est pas bon il faut l'augmenter. Mais il n'y a pas de sanctions", a déploré Laurent Berger (CFDT).

"C'est un petit écran de fumée" , alors que les entreprises sont "rodées depuis 20 ans à faire des charrettes de licenciements (...) à partir de 58 ans", a renchéri François Hommeril (CFE-CGC).

Annie Jolivet, économiste au CEET-Cnam, "n'imagine pas très bien un impact rapide et direct de l'index" et note que "tout dépend de la façon" dont il sera construit.

Benoît Serre, vice-président de l'Association nationale des DRH (ANDRH), suggère que ces indicateurs incluent le "taux d'accès à la formation", "la mobilité interne" ou "le taux d'embauche" des plus de 55 ans.

"Mais ce n'est pas l'index qui va résoudre le problème tout seul, il faut des politiques publiques à côté, sur le modèle du plan +un jeune, une solution+. Sinon, on va juste décaler le problème: aujourd'hui, ce sont les 57-58 ans qui ont du mal à retrouver un emploi. Demain, ce seront les 61-62 ans", prédit-il.

2 commentaires

  • 11 janvier 16:50

    tu t imagines au boulot avec ton déambulateur ?


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