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En plein été, des pastilles surfent sur les mythes autour de l'hydratation
information fournie par AFP 14/08/2025 à 09:23

Pour les jours de grande chaleur, après une soirée trop arrosée ou même pour soulager des maux de tête: des pastilles effervescentes promettent de "booster" et "optimiser" notre hydratation, mais ne présentent en réalité aucun intérêt selon des professionnels. ( AFP / Martin LELIEVRE )

Pour les jours de grande chaleur, après une soirée trop arrosée ou même pour soulager des maux de tête: des pastilles effervescentes promettent de "booster" et "optimiser" notre hydratation, mais ne présentent en réalité aucun intérêt selon des professionnels. ( AFP / Martin LELIEVRE )

Pour les jours de grande chaleur, après une soirée trop arrosée ou même pour soulager des maux de tête: des pastilles effervescentes promettent de "booster" et "optimiser" notre hydratation, mais ne présentent en réalité aucun intérêt selon des professionnels.

"Mon secret pour sortir tous les soirs sans être fatiguée: Hydratis, une pastille qui va hydrater ton corps", avance une utilisatrice de TikTok dans une vidéo vue plus de 150.000 fois.

Ce prétendu "remède" pour les lendemains de soirée serait aussi utile pour les jours de canicule, à en croire de nombreux pharmaciens qui en font la promotion sur les réseaux sociaux.

Bien positionnées à côté de la caisse dans les officines ou placardées dans les couloirs du métro parisien, les pastilles d'hydratation - la marque Hydratis en tête mais aussi Waterdrop ou Lxir - sont immanquables cet été.

Dissous dans un verre d'eau, ces comprimés - mélange de sucre, sel, potassium, chlorure, magnésium et zinc - assurent offrir une "meilleure hydratation" et prévenir les risques de déshydratation.

Avec pour argument de vente que les Français ne s'hydrateraient pas assez.

Alors que l'Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses) recommande de boire entre 1,5 et 2 litres d'eau par jour, 78% des Français n'atteignent pas cette préconisation, selon un sondage Ifop réalisé justement en juin dernier pour la marque Hydratis.

Mais cette recommandation n'est qu'un repère et ne signifie pas que trois quarts des personnes sont déshydratées, souligne la diététicienne Violette Babocsay.

"L'alimentation apporte d'ailleurs déjà environ 1 litre d'eau car beaucoup de produits en contiennent: les fruits ou les légumes, c'est 80 à 90% d'eau, la viande rouge, c'est 60 à 70% d'eau", précise-t-elle à l'AFP.

-"Du marketing pur et simple"-

Selon les marques, leurs pastilles permettraient aussi de compenser la perte d'électrolytes via la transpiration, plus abondante chez les sportifs ou les jours de chaleur.

Toutefois, "ce n'est pas au bout de 30 minutes de sport qu'on a besoin d'électrolytes", nuance Mme Babocsay.

"Cela peut être utile pour les marathoniens qui courent pendant 4 heures et qui ne peuvent pas manger, mais une personne normale récupère les électrolytes dans son alimentation", explique-t-elle.

"Même pour les travailleurs exposés à la chaleur - qui vont transpirer plusieurs litres d'eau-, l'idée générale reste que cela n'est pas nécessaire", ajoute auprès de l'AFP Basile Chaix, directeur de recherche à l'Inserm.

Dans tous les cas, pour rester hydrater, rien ne vaut un verre d'eau, insistent les professionnels. ( AFP / Martin LELIEVRE )

Dans tous les cas, pour rester hydrater, rien ne vaut un verre d'eau, insistent les professionnels. ( AFP / Martin LELIEVRE )

Dans tous les cas, pour rester hydrater, rien ne vaut un verre d'eau, insistent les professionnels.

Pour Arnaud Cocaul, médecin nutritionniste, ces pastilles n'ont donc "aucun intérêt", et leurs promesses ne relèvent "que du marketing pur et simple".

Et avec leur aspect ludique, il craint que ces produits n'éloignent des principes fondamentaux.

Saveurs kiwi, pêche ou fruit des bois : "En prenant l'habitude d'ajouter des arômes, les gens ne savent plus boire de l'eau, et ça c'est un problème", pointe le médecin.

-Des "fausses croyances"-

De son côté, Violette Babocsay s'insurge contre l'idée d'ajouter du sucre et du sel dans de l'eau "alors que les gens en consomment déjà trop, ça n'a aucun sens".

La jeune femme, qui s'attaque à la désinformation en nutrition sur son compte Instagram @violette.diet, dénonce également "les fausses croyances" sur lesquelles surfent ces marques.

Comme celles voulant "que l'eau ne suffit pas pour une hydratation optimale ou que si vous avez soif, c'est que vous êtes déjà déshydraté, et que c'est pour ça que vous êtes fatigué ou que vous pouvez avoir mal à la tête". Ce qui est "complètement faux".

Tout comme la conviction que plus on boit, mieux c'est, selon la diététicienne, qui rappelle qu'il est aussi dangereux d'être trop hydraté que pas assez.

Pour Basile Chaix, en prétendant "optimiser l'hydratation", ces pastilles peuvent même avoir des "effets pervers". "Les gens peuvent penser qu'un verre d'eau avec une pastille est plus efficace et donc moins faire attention à s'hydrater", prévient le chercheur.

Et même sans danger direct à consommer ces produits, il s'agit pour Arnaud Cocaul d'un "mauvais signal de santé publique".

1 commentaire

  • 09:30

    il y a encore des imbe.ciles qui prennent les reseaux sociaux pour des canaux d information.....
    en 3000 ans voilà où l humanité conduit...


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