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RDC-La police tente de disperser une manifestation de l'opposition, plusieurs blessés
information fournie par Reuters 27/12/2023 à 15:04

(Actualisé avec des détails de la manifestation)

Plusieurs personnes ont été blessées mercredi à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), alors que la police anti-émeute dispersait par la force une manifestation organisée par l'opposition qui réclame de nouvelles élections.

Le scrutin, qui s'est déroulé la semaine dernière, a connu des dysfonctionnements et menace de déstabiliser davantage la RDC, déjà touchée par la pauvreté et une crise sécuritaire dans l'est du pays.

Cinq des concurrents du président Félix Tshisekedi ont appelé leurs partisans à se joindre à une marche pour dénoncer les dysfonctionnements qui ont entaché le dernier scrutin.

La police a encerclé le siège de campagne de Martin Fayulu, l'un des principaux adversaires du président sortant, où les manifestants devaient se rassembler dans la matinée. Certains policiers étaient en tenue anti-émeute tandis que d'autres étaient armés de fusils, a déclaré un journaliste de Reuters.

La police a tiré des gaz lacrymogènes et jeté des pierres sur les personnes situées aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur du siège, qui ont également répondu par des jets de pierres, a déclaré un témoin de Reuters.

Un manifestant, qui se présente sous le nom de Jean-Pierre, a déclaré: "Tshisekedi n'a pas gagné l'élection, sa victoire est frauduleuse."

Martin Fayulu a accusé les forces de sécurité de faire preuve de brutalité et a déclaré que 11 personnes avaient été blessées.

Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a affirmé que la manifestation était interdite et que la police prenait les mesures de sécurité nécessaires.

Les organisateurs des manifestations ont critiqué la décision de la commission électorale (CENI) de prolonger le scrutin dans les bureaux de vote restés fermés le jour de l'élection, la qualifiant d'anticonstitutionnelle, et qui justifierait la tenue de nouvelles élections.

Certains observateurs indépendants ont également déclaré que cette prolongation compromettait la crédibilité du scrutin.

La CENI a confirmé les retards, tout en niant avoir compromis la légitimité de l'élection en prolongeant certains votes.

"Vous voyez comment la police nous a attaqués. Notre programme était simple : se rassembler petit à petit et se diriger vers le siège de la CENI", déclaré Martin Fayulu aux journalistes.

Des membres de l'équipe de Martin Fayulu ont porté des blessés et les ont emmenés à l'hôpital, témoigne un journaliste de Reuters sur place.

Le chef de la police de Kinshasa, Blaise Kilimba Limba, a déclaré que deux policiers avaient été blessés par des pierres, ainsi qu'un certain nombre de civils.

Les tentatives de rassemblement dans d'autres parties de la ville ont été rapidement contrecarrées par la forte présence des forces de sécurité. Certains manifestants ont tenté de bloquer des routes avec des pneus enflammés avant que la police n'intervienne.

Témoignant de la tension dans d'autres régions, les partisans d'un candidat local, menacé de défaite, ont brièvement bloqué les routes et perturbé la circulation avec des pneus brûlés dans la ville de Butembo, dans l'est du pays, avant de se disperser.

Après une campagne électorale teintée de violence, le vote du 20 décembre a été marqué par des retards de livraison de kits électoraux, des défaillances dans l'ouverture des bureaux de vote ainsi que des dysfonctionnements dans les systèmes de vote électronique.

Selon le dernier décompte effectué mardi, Félix Tshisekedi devance largement ses 18 adversaires, avec près de 79% des quelque 6,1 millions de voix dépouillées à ce jour.

Environ 44 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales. Le nombre de bulletins de vote n'a pas encore été précisé.

(Reportage Benoit Nyemba et Ange Kasongo à Kinshasa et Yassin Kombi à Butembo, rédigé par Sofia Christensen ; version française Dagmarah Mackos et Gaëlle Sheehan, édité par Kate Entringer)

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