
Le palais de justice de Bobigny, le 15 janvier 2024 ( AFP / Ludovic MARIN )
Quatre policiers ont été mis en examen en mars et avril dans une enquête sur le décès d'un homme ayant reçu une douzaine de décharges de pistolet à impulsion électrique lors de son interpellation à Montfermeil en janvier 2024, a appris l'AFP auprès du parquet de Bobigny.
Ils ont été mis en examen pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique".
D'après une source judiciaire, "le rapport médico-légal établit un lien entre l'usage répété du taser et le décès" de Kyllian Samathi, âgé de 30 ans lors des faits.
"L'expertise réalisée à la demande des magistrats en charge du dossier a clairement démontré que l'usage des PIE (pistolets à impulsion électrique, ndlr) n'avait qu'un lien indirect dans le mécanisme du décès", a nuancé auprès de l'AFP Angélique Peretti, qui défend l'un des policiers.
Pour Pauline Ragot, avocate d'un autre mis en cause, ce dernier "a fait usage de son taser - qui est une arme dite intermédiaire - avec discernement et en riposte face à un danger pour son intégrité physique ou celle de ses collègues. L'objectif était de maîtriser la personne pour préserver sa propre sécurité, la leur et celle des riverains".
Deux autres policiers ont été placés sous le statut plus favorable de témoin assisté.
Ces six policiers, sur les 18 qui intervenaient, ont fait usage de leur pistolet à impulsion électrique (PIE, qui projette des aiguillons reliés à l'arme par des filins), touchant la victime d'une douzaine de décharges.
Le 4 janvier 2024 peu après 00H00, les fonctionnaires de police étaient intervenus en nombre dans une épicerie de Montfermeil pour interpeller cet employé, alors décrit dans un communiqué du procureur de Bobigny Eric Mathais comme étant dans un "état de surexcitation" et "d'agressivité".
"L'homme résistait violemment, en tentant de s'emparer de l'arme à feu d'un des policiers, de se saisir d'une bouteille susceptible de servir de projectile et de porter des coups aux policiers présents", détaillait le procureur, en se basant sur les procès-verbaux des forces de l'ordre.
Le trentenaire avait fait tomber au sol l'un des agents et lui "mordait un doigt jusqu'au sang au point de lui occasionner une fracture", précisait-il.
Né en Martinique le 1er janvier 1994, Kyllian Samathi avait été victime de deux arrêts cardio-respiratoires, avant d'être hospitalisé dans le coma, avait rapporté une source proche du dossier.
Il était décédé à l'hôpital le lendemain des faits.
Sollicité, l'avocat de sa famille n'a pas souhaité faire de déclaration.
Le lendemain du décès, des témoins de la scène avaient assuré à l'AFP que Kyllian Samathi avait été "tabassé" et que la patrouille de la brigade anti-criminalité, la première sur les lieux, était intervenue de sa propre initiative, contredisant un premier récit des faits.
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