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Quatre femmes peintres célèbres
information fournie par Le Particulier pour Conso 27/04/2021 à 08:30

Pour une femme, devenir une artiste peintre reconnue a longtemps été un véritable parcours du combattant

Pour une femme, devenir une artiste peintre reconnue a longtemps été un véritable parcours du combattant

Pendant des siècles, s’il était de bon ton qu’une jeune femme sache dessiner, il lui était quasiment impossible de devenir une grande artiste. En plus du talent, les femmes devaient faire preuve d’une volonté inébranlable et d’un grand esprit d’indépendance. Voici quatre portraits de femmes peintres remarquables.

Élisabeth Vigée-Lebrun, portraitiste de Marie-Antoinette

Au XVIIIe siècle, il était impossible pour une femme d’accéder à une formation artistique. Toutefois, dans le cénacle de Marie-Antoinette, les femmes peintres étaient bien accueillies. La plus célèbre d’entre elles est Élisabeth Vigée-Lebrun. C’est la fille d’un célèbre pastelliste, Louis Vigée. Il lui apprend les techniques de la peinture au pastel. “Tu es née peintre” lui dit-il avant de mourir alors qu’Élisabeth n’avait que 12 ans. À sa sortie du couvent, la jeune femme suit l’enseignement du paysagiste Joseph Vernet et fait son entrée à la cour. En 1779, subjuguée par son talent, la reine en fait sa portraitiste officielle. Elle ne réalisera pas moins de trente portraits de Marie-Antoinette dont certains ornent encore les murs du château de Versailles. En 1789, pourchassée par la Révolution, elle fuit à travers l’Europe et conquiert de par son talent les académies artistiques de Rome, Florence et Saint-Pétersbourg. Peu après son retour à Paris le 18 janvier 1802, Élisabeth Vigée-Lebrun fréquente Joséphine Bonaparte. Jusqu’à sa mort à 87 ans, en 1842, elle sera la peintre de l’Empire et de l’aristocratie européenne, en particulier anglaise. Elle laisse 900 peintures dont 600 portraits, véritables chefs-d’œuvre de finesse et précieux témoignages d’une époque envolée.

Berthe Morisot, une touche féminine chez les impressionnistes

Au XIXe siècle, l’école des Beaux-Arts est interdite aux femmes et une jeune fille issue de la bourgeoisie n’a aucune chance de devenir peintre. Ce ne serait pas connaître Berthe Morisot. Elle a fait preuve d’une volonté égale à son talent pour se hisser à la hauteur de Manet et de Renoir. Née en 1841, d’un père préfet, elle bénéficie avec sa sœur de la largesse d’esprit de ses parents qui ne voient pas d’inconvénients à ce que leurs filles suivent les cours de peintres reconnus. Berthe et Edma peignent tous les dimanches aux étangs de Ville-d’Avray avec Corot et copient les grands maîtres au Louvre. Leur père constatant que la peinture est pour elles bien plus qu’un passe-temps leur fait construire un atelier. Les deux sœurs rencontrent Fantin-Latour. Il reconnait leur talent et déclare: “Dommage qu’elles ne soient pas des hommes.” On doit à Manet un célèbre portrait de Berthe Morisot qui a posé pour lui tout en observant les techniques du maître. Ces deux-là vont devenir complices et certains les prétendent amants. Si Edma se marie, Berthe continue sur sa voie.

En 1874, persuadée d’avoir trouvé son style grâce aux impressionnistes, elle brûle ses œuvres de jeunesse. Désormais mariée à Eugène Manet, un frère d’Édouard, elle expose dans les salons et vend ses toiles sous son nom de jeune fille. En 1895, elle meurt d’une mauvaise grippe, laissant 483 tableaux et 191 pastels. Un temps jugée peintre mineur en raison de son sexe, elle a été réhabilitée dans les années 1980 aux États-Unis d’abord, puis à Paris où le musée d’Orsay lui a consacré une grande exposition. Paysages de Normandie, marines niçoises et jeunes filles en fleurs font partie de la collection permanente du musée Marmottan-Monet.

Frida Kahlo, une icône mondiale

Aujourd’hui, tout le monde connaît le visage de Frida Kahlo, son mono-sourcil, sa bouche sensuelle, ses cheveux noirs et son regard sévère. Immortalisé par une série d’autoportraits, il est le symbole d’une femme rebelle et indépendante qui toute sa vie a souffert le martyr, enfermée dans un corset. Petite, Frida voulait devenir médecin. Atteinte de polio à l’âge de 6 ans, elle perd l’usage de sa jambe droite et ses camarades la surnomment Frida la boîteuse.

Douée d’un tempérament exceptionnel, elle intègre à 16 ans une fameuse école de médecine mexicaine. Elle aurait pu poursuivre sa voie mais, à 18 ans, son destin est brisé par une terrible tragédie. Son bus entre en collision avec un tramway et la jeune femme est transpercée par une barre de fer. Elle gît dans une rue de Mexico, son corps ensanglanté et recouvert d’une poudre d’or qui s’est échappée de la poche d’un ouvrier. Elle va subir une trentaine d’opérations et porter un corset à vie. D’autres se seraient laissé abattre, mais la jeune Mexicaine se lance à corps perdu dans la peinture et en particulier dans l’autoportrait. Elle en a peint une cinquantaine pour exprimer sa douleur et son combat. En 1928, sa santé est meilleure, elle s’inscrit au Parti communiste mexicain et vit un grand amour tumultueux avec l’artiste Diego Rivera. Au Mexique, Frida Kahlo est une icône de beauté. Avant de se portraiturer, elle choisit avec soin ses coiffures et ses tenues, toujours excentriques et recherchées. Ce n’est pas pour rien qu’elle inspire encore aujourd’hui stylistes et artistes du monde entier. Décédée en 1954, à Coyoacán dans sa maison bleue, Frida est une légende. Ses obsèques ont été suivies par tout ce que Mexico comptait d’artistes et d’hommes politiques venus s’incliner devant son catafalque brodé d’une faucille et d’un marteau. Transformée en musée, la maison bleue qui a vu naître et mourir l’artiste est un lieu incontournable pour les Mexicains et les touristes du monde entier.

Marie Laurencin, une artiste de caractère

Le 16 septembre 2020, entre deux confinements , le musée de l‘Orangerie a mis à l’honneur Les Biches de Marie Laurencin. Ce tableau a une histoire. En 1924, Serge Diaghilev, le célèbre directeur des Ballets russes, choisit Marie Laurencin pour créer les décors et les costumes de son ballet. L’artiste imagine un univers enchanté où les personnages féminins élancés et vaporeux se métamorphosent presque en biches. Mais qui est Marie Laurencin? Née en 1883, d’une mère brodeuse à Montmartre, la jeune Marie prend des cours à l’École de Sèvres pour devenir peintre sur porcelaine. À 22 ans, elle laisse tomber l’artisanat pour s’engager dans une carrière de peintre.

Elle commence par devenir son propre modèle et se perfectionne dans l’autoportrait. On ne peut pas parler de Marie Laurencin sans parler d’Apollinaire. Elle rencontre le poète en 1907 et devient sa maîtresse. En 1908, elle peint et vend le tableau Groupe d’artistes représentant entre autres Picasso, Apollinaire et l’artiste elle-même. Un tableau du Douanier Rousseau immortalise la relation des deux amants, il s’intitule La Muse inspirant le poète . Mais Marie Laurencin n’est pas qu’une muse, c’est une artiste à part entière. En 1913, elle rompt avec Apollinaire pour voler de ses propres ailes. Elle crée son propre style à partir d’une palette de tons pastel et de représentations de femmes et d’animaux. Ses détracteurs la taxent de mièvrerie et la surnomment la Nymphe d’Auteuil. Marie Laurencin n’en a que faire, elle est une artiste reconnue qui vend ses tableaux à des prix records. En 1930, elle participe au salon des Femmes Artistes Modernes aux côtés d’autres grandes artistes de l’époque comme Suzanne Valadon. Pendant la guerre, ses œuvres acquises par l’État ne sont heureusement pas détruites par les Allemands. Elle s’éteint d’une crise cardiaque en 1956, à l’âge de 72 ans. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise dans une robe blanche, une rose à la main et les lettres d’amour d’Apollinaire contre son cœur. Le musée d’Orsay, dans sa démarche de mise en valeur des œuvres de ses artistes femmes, vient d’acquérir le portait qu’elle a peint de son amant, le grand poète.

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