
Depuis la Révolution française les mesures en matière d’inégalité entre les hommes et les femmes se multiplient. crédit photo : Shutterstock
De l’accès au droit de vote à l’accès à l’emploi en passant par la dépénalisation de l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), l’histoire des droits des femmes en France est jalonnée de grandes dates symboliques. Ce combat commence dès la Révolution française et se poursuit encore aujourd’hui.
Les prémisses des droits des femmes: du XVIIIème siècle à 1945
L’histoire du droit des femmes en France démarre en 1791 avec la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges. Ce texte se veut une réponse à la Déclaration des droits de l’Homme, rédigée par les révolutionnaires qui ne s’intéresse aucunement aux femmes. Olympe de Gouges pose ainsi le principe selon lequel «La femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits». Cette disposition ne sera pas adoptée et il faudra attendre la IIIème République pour permettre aux femmes de bénéficier de nouveaux droits comme l’accès à l’instruction.
La reconnaissance des femmes dans l’espace économique arrive à partir de 1914. La Première Guerre mondiale éclate, mobilisant la grande majorité des hommes de l’époque au front. Les femmes se retrouvent donc à assurer la plupart des activités essentielles au bon déroulement de la société tout en travaillant dans les usines de fabrication d’armes à feu.
Si les suffragettes réclament déjà le droit de vote durant la fin du XIXème siècle et le début du XXème elles devront attendre l’ordonnance du 21 avril 1944 du Gouvernement provisoire de la République française pour obtenir ce droit et l’éligibilité. Elles se rendent aux urnes l’année suivante, pour la première fois, le 29 avril 1945, dans le cadre des élections municipales.
A la conquête des droits: De 1945 à 1970
A la suite de la Seconde Guerre mondiale, les inégalités entre les femmes et les hommes en matière de droit tendent à se réduire. L’égalité entre les deux sexes est inscrite dans le Préambule de la Constitue le 27 octobre 1946 et garantit à la femme «dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l‘homme.«1 an plus tard, Germaine Poinso-Chapuis est nommée à la tête du ministère de la santé publique et de la population. C’est la première femme à obtenir le titre de ministre de France et il faudra attendre 1974 avec Simone Veil pour voir une femme occuper de nouveau ce poste.
Viennent les années 1960 et leurs lots d’avancées en matière de droit des femmes. Le fichier sanitaire et social des personnes prostituées est supprimé et le 13 juillet 1965 quand le régime légal du mariage est modifié dans le même temps. Les femmes peuvent désormais gérer leurs biens propres et exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari ou encore ouvrir un compte en banque. Le 29 décembre 1967, la loi Neuwirth autorise la contraception mais les décrets d’application ne seront publiés qu’en 1971. Car dans les années 1970, le pouvoir politique est plus que jamais soumis à la pression des mouvements féministes et tout particulièrement du MLF (Mouvement de Libération des Femmes). Ainsi, le 4 juin 1970, la loi relative à l’autorité parentale conjointe modifie le code civil. Désormais, «les deux époux assurent ensemble la direction morale et matérielle de la famille».
Vers une réduction des inégalités: De 1970 à 1990
La décennie 1970 est le théâtre de nombreuses avancées. Le 9 janvier 1972, une loi pose le principe de l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes. Un secrétariat d’Etat à la condition féminine est créé et le 17 janvier 1975, la loi autorisant l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) dite «loi Veil», est adoptée pour une période de 5 ans avant d’être définitivement prolongée 4 ans plus tard. Le 11 juillet 1975, le divorce par consentement mutuel est voté. Il faudra cependant attendre le 23 décembre 1980 pour qu’une loi relative à la répression du viol reconnaissant cet acte comme un crime en lui donnant une définition précise.
En 1981, la gauche arrive au pouvoir pour la première fois et apporte, une année plus tard, le 8 mars 1982 à l’occasion de la première journée nationale des femmes en France, de nombreuses avancées allant du remboursement de l’avortement par la Sécurité sociale dès septembre 1982 à l’instauration d’un quota de 30% de femmes aux élections municipales et régionales en passant par la suppression de la notion de «chef de famille».
Des combats toujours d’actualité: de 1990 à nos jours
Si les années 1990 voit Edith Cresson devenir la première femme Première ministre, d’autres avancées sont à noter comme la reconnaissance le 5 septembre 1990 par la Cour de Cassation du viol entre époux. Si les inégalités entre les hommes et les femmes se réduisent toujours un peu plus, l’écart demeure important. Malgré une nouvelle loi votée en 2006, les différences en matière de salaire à diplôme égal demeurent considérables (16,8% en 2017 dans le privé selon l’Insee). Les plans liés aux violences conjugales et en règle générale aux violences à l’encontre des femmes se succèdent sans nécessairement montrer toute leur efficacité. Ainsi, la France demeure l’un des pays européens où l’on dénombre le plus de féminicides, même si ce chiffre semble fléchir en 2020. De nombreuses avancées sont à saluer ces dernières années comme la gratuité de la contraception pour les filles de moins de 15 ans instauré par décret le 25 août 2020.
A lire aussi:
Glass Marcano: la force du destin
Lundi 8 mars: ce que symbolise vraiment la journée internationale des droits des femmes
Les femmes qui ont ouvert la voie: première pompier, commissaire, ministre...
Greta Thunberg: l‘avenir en vert
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer