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Premier pas timide de l'UE vers l'utilisation des avoirs russes au profit de l'Ukraine
information fournie par AFP 24/10/2025 à 00:39

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky fait une déclaration à la presse à son arrivée pour le sommet des dirigeants de l'UE, le 23 octobre 2025 à Bruxelles ( AFP / NICOLAS TUCAT )

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky fait une déclaration à la presse à son arrivée pour le sommet des dirigeants de l'UE, le 23 octobre 2025 à Bruxelles ( AFP / NICOLAS TUCAT )

Un premier pas très prudent: les dirigeants européens ont demandé jeudi à la Commission d'explorer les moyens de financer l'Ukraine sur les deux années à venir, laissant la porte ouverte à la mise en place d'un prêt qui s'appuierait sur les avoirs russes gelés.

Cette proposition a minima sera à l'ordre du jour du prochain sommet européen en décembre, repoussant de facto les arbitrages les plus difficiles. Elle est délibérément formulée en termes vagues afin de prendre en compte les réserves de la Belgique où se trouve l'essentiel de ces fonds.

Les avoirs de la Banque centrale russe dans l'Union européenne ont été immobilisés suite aux sanctions décidées par les Occidentaux après l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022. Ils représentent quelque 210 milliards d'euros.

La saisie pure et simple de ces avoirs est une ligne rouge pour les pays de l'UE, mais la Commission propose, grâce à ces derniers, de financer un prêt de 140 milliards d'euros à Kiev.

Le Premier ministre Bart De Wever avait menacé, dès le début du sommet, de bloquer tout le processus s'il n'obtenait pas satisfaction. "Avoir une solide base légale n'est pas un luxe", a-t-il martelé à l'issue des discussions. "Je ne suis que la petite Belgique, la seule chose que je peux faire est de mettre en lumière les problèmes et demander gentiment des solutions."

Selon un diplomate, plusieurs autres pays ont également exprimé des réserves.

"Cette solution pose des questions juridiques, des questions de partage du risque", a reconnu le président français Emmanuel Macron, tout en soulignant qu'elle restait la piste la plus prometteuse pour aider financièrement l'Ukraine sur les années à venir.

- "Tournant" des sanctions américaines -

Présent à Bruxelles pour une partie des discussions, Volodymyr Zelensky a exhorté les dirigeants à sauter le pas sur les avoirs de la banque centrale russe. Dans la soirée, il a salué sur X les "bons résultats" de ce sommet, affirmant, dans une formule résolument optimiste, avoir obtenu "un soutien politique" sur ce thème.

"La Russie doit retenir ceci: l'Ukraine aura les ressources financières dont elle a besoin pour se défendre contre l'agression russe", a lancé de son côté le président du Conseil de l'Union européenne, Antonio Costa.

Plus tôt dans la journée, les dirigeants européens, et M. Zelensky, avaient par ailleurs salué la décision des Etats-Unis, exaspérés par l'attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.

"C'est un véritable tournant", a applaudi le président français Emmanuel Macron.

Le président américain, qui s'est refusé pendant de longs mois à imposer ces sanctions, a estimé que ses conversations avec son homologue russe ne menaient "nulle part".

Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et de Lukoil aux Etats-Unis ainsi qu'une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.

La Russie a dénoncé des sanctions américaines "contre-productives", son président Vladimir Poutine jugeant qu'elles n'auraient pas d'"impact significatif" sur l'économie de son pays.

"Je vous dirai ce que j'en pense dans six mois. Nous verrons comment tout cela évolue...", a rétorqué Donald Trump quelques heures plus tard.

- Flotte fantôme -

Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de sanctions contre Moscou, le 19e depuis février 2022.

Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d'ici à fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.

Des frappes russes contre l'Ukraine dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d'un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités locales.

Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués le même jour par un drone russe à Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, a rappelé jeudi à Bruxelles M. Zelensky.

21 commentaires

  • 04:08

    acompte sur les dommages de guerre.


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