En novembre, le médiateur avait publié un baromètre signalant que plus d'un quart des Français ont eu du mal à payer leurs factures énergétiques en 2024.

( AFP / DAMIEN MEYER )
Le nombre d'interventions pour des factures d'électricité et de gaz impayées ont fortement progressé en 2024, pour la quatrième année consécutive, a annoncé jeudi 6 mars le Médiateur national de l'énergie. Plus de 300.000 foyers ont vu leur électricité totalement coupée.
"Plus de 1,2 million d’interventions pour impayés ont été mises en œuvre à la demande des fournisseurs", une "hausse de 24% par rapport à 2023" , a-t-il déclaré dans un communiqué. Une hausse "préoccupante" mais pas nouvelle. Le cap du million avait déjà été franchi en 2023, une première depuis que cette autorité publique indépendante les recense, en 2015.
Au total, 937.000 limitations de puissance d'électricité ont été réalisées en 2024, soit 25% de plus que l'an passé. Si les fournisseurs ont tendance à avoir recours à cette première méthode, certains vont jusqu'aux coupures d'électricité ou de gaz. En 2024, elles sont en hausse de 16% avec 309.000 interventions.
Ces coupures totales sont décriées par le médiateur national Olivier Challan Belval, qui rappelle que l'électricité est "un produit de première nécessité". Dans son communiqué, il préconise de garantir "pour tous une fourniture minimum d'électricité toute l'année".
Passoires énergétiques
À ce jour, les coupures sont uniquement interdites durant la trêve hivernale qui se termine le 31 mars. En dehors de cette dernière, une réglementation impose depuis février 2023 aux fournisseurs de recourir en premier lieu à une limitation de la puissance en électricité pendant 60 jours avant d'envisager une coupure sèche.
En novembre, le médiateur avait publié un baromètre signalant que plus d'un quart des Français ont eu du mal à payer leurs factures énergétiques en 2024. En cause, des logements énergivores. Selon l'Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE), plus d'un ménage français sur dix vit dans une "passoire thermique" , soit plus de 5,8 millions de logements classés F ou G en performance énergétique.
"À court terme, il est nécessaire d'aider financièrement les ménages en difficulté, avec une augmentation du montant du chèque énergie et le retour à un mécanisme d'attribution entièrement automatique", a estimé Olivier Challan Belval.
Cette aide s'élève aujourd'hui entre 48 et 277 euros par an selon les foyers. Reconduit cette année, le dispositif verra toutefois ses versements retardés de trois mois, conséquence de l'adoption tardive du budget 2025.
"À plus long terme, il faut poursuivre les efforts de rénovation énergétique", selon le médiateur. Pour 2025, les crédits du dispositif MaPrimeRénov', portés à 2,3 milliards d'euros, pourront couvrir les travaux isolés (dit mono-gestes) comme les rénovations d'ampleur.
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