
Les ministres des Affaires étrangères européens et arabes se réunissent à Paris pour des pourparlers de paix sur Gaza
par John Irish
Les principaux alliés européens et arabes des États-Unis se sont réunis jeudi à Paris pour discuter de l'avenir de Gaza après la guerre, quelques heures après qu'Israël et le Hamas ont accepté un cessez-le-feu et un échange de prisonniers proposé par le président américain Donald Trump.
"Cette nuit, un accord historique a été conclu à Charm el-Cheikh et je tiens ici à féliciter le président Trump pour son engagement personnel, l'émir du Qatar et le Premier ministre Cheikh Mohammed et son équipe de négociation, le président Sissi et le président Erdogan", a déclaré Emmanuel Macron en ouverture de la conférence.
Il a affirmé que l'objectif était de travailler en complémentarité avec le plan américain et la "voie ambitieuse" tracée selon lui par Donald Trump, soulignant que les échanges à Paris s'inscrivaient dans cette logique.
L'accord signé jeudi entre Israël et le Hamas prévoit un arrêt des hostilités et la libération d'otages israéliens en échange de prisonniers palestiniens. Les discussions portent désormais sur les modalités de transformation de cette trêve en paix durable.
"Voici la meilleure chance que nous ayons actuellement", a déclaré la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas à la presse. "Mais nous devons travailler sur le plan d'après (la guerre), afin qu'il soit durable, et c'est pour cela que nous sommes aussi ici."
La réunion de Paris vise à définir les modalités de gouvernance de Gaza, à examiner la mise en oeuvre du plan proposé par Donald Trump, et à évaluer l'engagement collectif des pays participants dans le processus.
Le mois dernier, l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une déclaration en faveur d'une solution à deux États, tout en condamnant le Hamas et en l'appelant à se rendre et à se désarmer. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exclu toute reconnaissance d'un État palestinien indépendant aux côtés d'Israël.
Parmi les participants figurent le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, qui a joué un rôle de médiateur dans l'accord de cessez-le-feu, ainsi que les ministres des Affaires étrangères égyptien et turc, dont les efforts diplomatiques ont été déterminants pour convaincre le Hamas d'accepter le compromis.
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio devait initialement assister à la réunion, mais a annulé sa venue. Aucun représentant américain n'a finalement été dépêché, bien que les autorités françaises aient assuré que la coordination avec Washington restait étroite.
Le plan de Donald Trump prévoit le déploiement d'une force internationale de stabilisation. Les ministres réunis à Paris doivent également aborder les questions de gouvernance future de Gaza, d'aide humanitaire, de reconstruction et de démilitarisation.
Signe des tensions persistantes entre Paris et Tel Aviv, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a critiqué la conférence mercredi soir, la qualifiant d'"inutile et nuisible". Il a estimé que l'initiative française avait été "concoctée dans le dos d'Israël" et qu'elle visait à détourner l'attention des difficultés politiques internes d'Emmanuel Macron.
Le président français a de son côté estimé que "l'accélération de la construction des colonies en Cisjordanie constitue une menace existentielle pour l'État de Palestine" et qu'elle "vient d'abord contredire le plan américain".
(Avec Alessandro Parodi,; version française Nicolas Delame, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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