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Pétrole russe : Donald Trump assure que l'Inde a promis de cesser ses importations
information fournie par Boursorama avec Media Services 16/10/2025 à 13:50

Le ministère indien des Affaires extérieures n'a pas démenti ni confirmé les propos du président américain, se contentant d'assurer que la priorité restait de "défendre les intérêts du consommateur indien".

Donald Trump à Washington, aux États-Unis, le 15 octobre 2025. ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / KEVIN DIETSCH )

Donald Trump à Washington, aux États-Unis, le 15 octobre 2025. ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / KEVIN DIETSCH )

Donald Trump continue son offensive contre le pétrole russe, avec en ligne de mire l'Inde et la Chine. Le président américain a revendiqué mercredi 15 octobre une victoire dans ce dossier, en affirmant publiquement que le Premier ministre Narendra Modi lui avait promis d'y renoncer.

Convaincu que les approvisionnements indiens contribuent à financer la guerre de la Russie en Ukraine, le président américain a taxé fin août les exportations de New Delhi sur son sol de 50% .

"J'étais mécontent que l'Inde achète du pétrole, et il (Modi) m'a assuré aujourd'hui qu'ils n'achèteraient pas de pétrole à la Russie", a-t-il déclaré en réponse à une question de la presse. Sans démentir ni confirmer ses propos , le ministère indien des Affaires extérieures a répété jeudi que la priorité de sa politique énergétique visait à "défendre les intérêts du consommateur indien".

Ce chapitre de la guerre des droits de douane imposée par l'hôte de la Maison Blanche au monde entier a sérieusement affecté les relations entre Washington et New Delhi, au point d'accélérer le rapprochement de cette dernière avec la Chine.

• Qu'importe l'Inde ?

L'Inde importe de l'étranger 85% de sa consommation de pétrole. Si elle s'approvisionne traditionnellement auprès des producteurs du Moyen-Orient, elle a récemment réorienté ses achats vers la Russie, un de ses alliés historiques sur la scène internationale.

Après la Chine, New Delhi est devenue le principal acheteur d'or noir russe , qui représentait en 2024 près de 36% de ses importations contre 2% avant le début de la guerre en Ukraine en 2022, selon les données du ministère indien du Commerce.

L'année dernière, l'Inde a acheté chaque jour autour de 1,8 million de barils de brut russe, soit un gros tiers (37%) des ventes de pétrole russe.

• Quel impact des surtaxes ?

Selon la plateforme d'informations commerciales Kpler, New Delhi a importé en septembre autour de 1,6 million de barils de brut russe par jour , à peine 10% de moins que la moyenne enregistrée lors des huit premiers mois de l'année. Les analystes attribuent toutefois ce tassement aux cours du pétrole plutôt qu'à un réel changement des sources d'approvisionnement indiennes.

La plupart des contrats d'achat de pétrole étant signés plus d'un mois avant les livraisons, l'impact des sanctions américaines ne devrait pas, selon eux, se faire sentir avant la fin octobre.

En attendant, la hausse des droits de douane imposée aux produits indiens entrant aux États-Unis a, elle, déjà commencé à produire ses effets. Le montant des exportations en septembre a reculé de 11,93% par rapport à septembre 2024 , et de 20% par rapport au mois d'août, révèlent les statistiques du ministère indien du Commerce.

Ce recul n'a toutefois pas affecté le dynamisme général des exportations indiennes.

Dopées par les ventes à la Chine ou aux Émirats arabes unis, elles ont progressé de 6,37% en septembre par rapport à la même période de l'année précédente, à 36,38 milliards de dollars.

• Pourquoi l'Inde achète en Russie ?

Le ministère indien des Affaires extérieures a justifié ses achats auprès de Moscou "parce que ses approvisionnements traditionnels s'étaient redirigés vers l'Europe depuis le début du conflit" en Ukraine. Il a également rappelé que Washington avait "activement encouragé l'Inde à ces importations afin de stabiliser le marché mondial de l'énergie".

Les sanctions occidentales ont par ailleurs conduit Moscou à accorder des rabais à ses acheteurs. Ce qui a permis à l'Inde de réduire sa facture énergétique et de maintenir la stabilité des prix au détail des carburants à ses pompes.

Le pétrole russe reste donc avantageux pour l'Inde, même si l'écart de ses prix par rapport à la moyenne de la concurrence a reculé de 14% à 7% de l'année fiscale 2023-24 à 2024-25.

• L'Inde a-t-elle une alternative ?

New Delhi continue à s'approvisionner largement au Moyen-Orient, essentiellement auprès de l'Irak et de l'Arabie saoudite. Mais la part relative de cette région recule, de 60% des importations totales d'or noir de l'Inde avant 2022 à 45% en 2024.

Selon un analyste de Kpler, Sumit Ritoila, l'Inde pourrait facilement modifier cet équilibre. "Les raffineries indiennes peuvent traiter différents types de brut, leurs contraintes techniques sont minimales", a-t-il expliqué dans une note.

Mais un tel changement alourdirait très probablement sa facture. "Il lui serait techniquement possible de renoncer au brut russe" , écrit Sumit Ritoila, "mais se serait politiquement et économiquement périlleux".

5 commentaires

  • 14:58

    Il obtient des résultats quand même


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