( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JOSHUA LOTT )
La filière paysagiste française a enregistré une croissance de 60% en dix ans pour atteindre 8,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2024, a annoncé jeudi l'Union nationale des entreprises du paysage (Unep).
Portée par une "demande croissante de nature et de +mieux vivre+", la filière (140.300 actifs) a investi 640 millions d'euros cette année et créé 8.100 emplois nets en deux ans.
Ce sont les particuliers qui tirent le marché (49% de l'activité, soit plus de 4 milliards d'euros), loin devant les entreprises privées (25,5%) et les marchés publics (24,5%).
Selon Nicolas Leroy, président de la commission économique de l'Unep, les Français "ont besoin de respiration, ils ont besoin de douceur, ils ont besoin davantage de bien-être".
"Ils se sont rendu compte que ça leur faisait du bien", a déclaré M. Leroy à l'AFP, "que ce contact quotidien direct avec la nature les apaisait, leur amenait de la tranquillité, les reconnectait à des valeurs essentielles".
Mais cette vitalité se heurte à un mur: plus d'une entreprise sur deux (54%) peine à recruter du personnel permanent.
"Concrètement, on considère que l'on crée 30 emplois par jour et on pourrait doubler ce chiffre", a précisé M. Leroy.
Selon lui, "la filière de formation n'a pas suivi le rythme (...) exponentiel de croissance d'activité".
Loin du simple entretien, les métiers du paysage couvrent aujourd'hui la végétalisation du bâti (toits, murs), le génie écologique ou encore les soins techniques aux arbres.
Le secteur met en avant des emplois stables: 81% des salariés sont en CDI et 95% à temps plein.
Dans ce contexte, M. Leroy s'est dit "vivement préoccupé" par le projet de loi de finances, qui envisage de réduire le crédit d'impôt pour les "travaux de jardinage".
Cette mesure, qui concerne "à peu près 18.000 entreprises", ne s'adresse "pas aux ménages aisés", a-t-il insisté, mais "participe au confort des classes moyennes".
"Le client moyen des entreprises du paysage, ce sont des familles, ce sont des personnes âgées qui en ont besoin", a-t-il souligné, dénonçant une "fausse économie" qui créerait "un risque pour l'emploi tout à fait colossal".
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