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La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont formellement informé par courrier les Nations unies qu'ils étaient prêts à rétablir les sanctions contre l'Iran d'ici la fin du mois si Téhéran ne reprend pas les négociations avec la communauté internationale sur son programme nucléaire.
Les trois pays européens réunis au sein du groupe E3, ainsi que la Chine et la Russie, sont les parties restantes à l'accord de Vienne de 2015 qui prévoyait la levée de sanctions contre l'Iran en échange de restrictions sur le programme nucléaire de Téhéran.
Le groupe E3 accuse l'Iran d'avoir violé les obligations prises dans le cadre de cet accord, après le retrait en 2018 des Etats-Unis.
L'accord sur le nucléaire, régi par la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, expire le 18 octobre.
"Nous avons clairement indiqué que si l'Iran n'est pas disposé à parvenir à une solution diplomatique avant la fin août 2025, ou ne saisit pas l'opportunité d'une prolongation, le groupe E3 est prêt à déclencher le mécanisme de réactivation des sanctions 'snapback' ", déclarent les ministres des Affaires étrangères français, allemand et britannique dans la lettre transmise par le Quai d'Orsay.
"Nous avons proposé de suspendre temporairement et de façon conditionnelle la réactivation de ces sanctions pour donner sa chance à la négociations. Cette offre reste à ce jour sans réponse de l'Iran", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, dans un message sur X.
L'avertissement du groupe E3 intervient après une réunion le mois dernier à Istanbul avec l'Iran, qui a conduit à des discussions "sérieuses, franches et détaillées" selon Téhéran. Cette rencontre constituait la première de ce type depuis les frappes israéliennes et américaines menées en juin sur les sites nucléaires iraniens.
Le Parlement iranien est prêt à retirer l'Iran du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) si des sanctions internationales sont réenclenchées, a prévenu mercredi le député iranien Manouchehr Mottaki, qui a été ministre des Affaires étrangères de 2005 à 2010, après la divulgation de la lettre.
Au cours de la guerre de 12 jours entre Israël et l'Iran en juin, Téhéran a averti que le Parlement iranien préparait une proposition de loi pour quitter le TNP que l'Iran a ratifié en 1970. Ce traité garantit aux pays le droit de conduire un programme d'énergie nucléaire civile en échange de l'obligation de renoncer aux armes atomiques et de coopérer avec l'organisme de surveillance nucléaire de l'Onu, l'AIEA.
Manouchehr Mottaki a également averti que le Parlement pourrait approuver dans les 24 heures une proposition de loi visant à se retirer de l'accord nucléaire de 2015 si le groupe E3 invoquait le mécanisme de rétablissement des sanctions.
(Rédigé par Surbhi Misra à Bangalore, avec le bureau de Dubaï et la contribution de Michel Rose à Paris, version française Blandine Hénault, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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