
Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni le 18 septembre 2025 à New York, aux Etats-Unis ( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Michael M. Santiago )
Le Conseil de sécurité de l'ONU devrait sauf surprise donner vendredi son feu vert au rétablissement des sanctions contre l'Iran, à quelques jours du sommet annuel de l'organisation qui pourrait toutefois donner une nouvelle chance aux négociations sur le programme nucléaire de la république islamique.
En 2015, France, Royaume-Uni, Allemagne, Etats-Unis, Russie et Chine avaient conclu avec Téhéran un accord appelé JCPOA, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions. Accord entériné par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui expire à la mi-octobre.
Les Etats-Unis, sous le premier mandat du président Donald Trump, avaient décidé en 2018 de se retirer du JCPOA et avaient rétabli leurs propres sanctions.
L'Iran s'était ensuite affranchi de certains engagements, notamment sur l'enrichissement d'uranium. Et les pays occidentaux le soupçonnent de vouloir se doter de l'arme atomique. Téhéran dément et défend son droit à développer un programme nucléaire civil.
Dans ce contexte, après des négociations et de multiples mises en garde, et à quelques semaines de l'expiration de la résolution 2231, Paris, Londres et Berlin ont déclenché fin août le "snapback", mécanisme qui permet de rétablir les sanctions dans un délai de 30 jours.
Malgré de nouvelles discussions avec Téhéran, le trio européen a signifié cette semaine à l'Iran qu'il attendait toujours des gestes "concrets".
Vendredi, l'Iran a sorti une ultime carte. Son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a assuré sur le réseau social X avoir soumis aux puissances européennes "une proposition créative, équitable et équilibrée, qui répond aux préoccupations légitimes et est mutuellement bénéfique".
Parmi les éléments de blocage, les Européens jugent insuffisant l'accord conclu le 9 septembre entre Téhéran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur un nouveau cadre de coopération.
- "Pas sérieuses" -
L'accord ne s'est pas traduit par une reprise immédiate des inspections suspendues par Téhéran après les frappes israéliennes et américaines menées en juin durant la guerre des 12 jours.
"Les dernières nouvelles que nous avons reçues des Iraniens ne sont pas sérieuses", a ainsi résumé jeudi le président français, Emmanuel Macron, dans un entretien à la télévision israélienne, disant penser que les sanctions seraient rétablies d'ici la fin du mois.
Formellement, en vertu des termes de la résolution 2231, le texte soumis au Conseil de sécurité vendredi, soutenu par la Russie et la Chine, prévoit le maintien de la levée des sanctions.
Mais pour qu'il soit adopté, Moscou et Pékin devront réunir neuf votes positifs sur les 15 membres du Conseil. Un nombre qui, selon plusieurs sources diplomatiques, ne devrait pas être atteint.
"L'Algérie et le Pakistan pourraient soutenir la Russie et la Chine en approuvant la résolution, mais d'autres membres vont probablement s'y opposer ou s'abstenir, donc les Européens et les Américains n'auront pas besoin d'utiliser leur veto", a pronostiqué Richard Gowan de l'International Crisis Group.
Si ce scénario est confirmé, les sanctions onusiennes contre Téhéran seront rétablies en fin de semaine prochaine. A moins que le sommet de l'ONU, auquel assistera notamment le président iranien, donne lieu à de nouvelles négociations plus positives.
"Le Conseil a encore le temps de donner son feu vert à une nouvelle résolution étendant la suspension des sanctions si l'Iran et les Européens parviennent à un compromis de dernière minute", a déclaré à l'AFP Richard Gowan.
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