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Mobilisation massive en France à l'appel des syndicats, quelques heurts disparates
information fournie par Reuters 18/09/2025 à 19:00

Grève nationale et manifestations anti-gouvernementales à l'appel des syndicats français en France

Grève nationale et manifestations anti-gouvernementales à l'appel des syndicats français en France

Plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté jeudi à travers la France pour dénoncer la politique économique menée sous Emmanuel Macron et les coupes budgétaires redoutées de la part du futur gouvernement de Sébastien Lecornu malgré le renversement de l'ex-Premier ministre François Bayrou.

La CGT a revendiqué plus d'un million de participants dans le pays. Les autorités en ont recensé moitié moins, le ministère de l'Intérieur évoquant environ 450.000 manifestants hors Paris et la préfecture de police 55.000 autres dans la capitale.

Malgré quelques heurts en région comme à Paris, cette mobilisation s'est dans l'ensemble déroulée dans le calme.

De nombreuses grèves ont perturbé les secteurs de l'éducation, des transports ou encore de la santé.

"Dès ce midi, on peut dire que la mobilisation est déjà un succès", s'est réjouie Sophie Binet avant le départ du cortège parisien en milieu de journée.

La secrétaire générale de la CGT a dénoncé "la nuit sans fin du macronisme" et fustigé un projet de budget qui, selon elle, "vide les poches des salariés pour financer les excès des multinationales et des ultra-riches". Elle a appelé à "enterrer définitivement ce musée des horreurs qu'est le budget Bayrou".

"Le message que j'adresse aujourd'hui à monsieur Lecornu, c'est que la rue doit écrire le budget. Et si ce n'est pas le cas, c'est lui qui finira à la rue", a-t-elle lancé.

Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a estimé que cette mobilisation constituait un avertissement clair à Sébastien Lecornu, qui connaissait là sa deuxième journée de contestation, neuf jours seulement après son arrivée à Matignon. "Il nous dit être ouvert à la discussion. Je pense que nous avons posé des lignes claires", a-t-elle déclaré aux journalistes.

"Le monde du travail s'exprime avec force depuis 2023. Il est temps que le gouvernement entende ce message et prenne des décisions en conséquence", a-t-elle ajouté.

ÉDUCATION ET TRANSPORTS PERTURBÉS

Dans l'Éducation nationale, 45% des personnels des collèges, lycées et centres d'information et d'orientation (CIO) ont suivi le mot d'ordre de grève, selon le SNES-FSU.

"Cette mobilisation, comparable à celle contre la réforme des retraites en 2023, est d'autant plus significative qu'elle intervient dès le début de l'année scolaire", a souligné le syndicat dans un communiqué.

Le ministère de l'Éducation nationale a pour sa part recensé une moyenne pondérée de 17,06% de grévistes dans l'enseignement: 17,48% dans le premier degré et 16,78% dans le second degré.

Dans les transports, la circulation a été perturbée, mais moins que prévu. "Aucun problème majeur cette nuit sur le réseau", a indiqué le ministre démissionnaire des Transports, Philippe Tabarot, précisant que le trafic était "conforme aux prévisions".

"La situation est perturbée, mais pas bloquée", a-t-il résumé.

Des échauffourées ont été signalées à Paris, Nantes ou Lyon, où la préfecture d'Auvergne-Rhône-Alpes a compté 14.000 manifestants, dont 400 individus violents, et fait état de jets de projectiles et tirs de mortiers sur les forces de l'ordre.

Le ministère de l'Intérieur, qui avait mis en place un important dispositif de sécurité avec plus de 80.000 policiers et gendarmes, a fait état de 10 manifestants et un journaliste blessés ainsi que de 11 membres des forces de l'ordre légèrement touchés. Quelque 181 personnes ont été interpellées, dont 31 à Paris, a-t-il dit.

Cette journée de protestation, huit jours après celle du mouvement "Bloquons Tout" auquel les syndicats n'étaient pas associés, s'est déroulée alors que Sébastien Lecornu a entamé une série de consultations avec les forces politiques et les partenaires sociaux pour élaborer un budget susceptible d'être adopté par les députés.

Samedi, il a annoncé renoncer à la suppression de deux jours fériés, l'une des mesures les plus controversées du projet de budget 2026 porté par François Bayrou.

VOIR AUSSI: le déroulé des évènements EN DIRECT

(rédigé par Nicolas Delame, avec le bureau de Paris, édité par Blandine Hénault)

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