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Narcotrafic: "Une bataille très très dure", reconnait Darmanin à Marseille avec Nuñez
information fournie par AFP 20/11/2025 à 17:08

Gérald Darmanin (c) et Laurent Nuñez (d), à Marseille le 20 novembre 2025 ( AFP / Clement MAHOUDEAU )

Gérald Darmanin (c) et Laurent Nuñez (d), à Marseille le 20 novembre 2025 ( AFP / Clement MAHOUDEAU )

Une semaine après l'assassinat de Mehdi Kessaci, les ministres de la Justice et de l'Intérieur ont tenté de défendre leur bilan jeudi à Marseille dans cette "bataille très très dure" contre le narcobanditisme, le maire leur demandant que la République soit "ferme".

Après une rencontre avec magistrats et enquêteurs, Gérald Darmanin a estimé que la "menace" du narcotrafic était "au moins équivalente à celle du terrorisme sur le territoire national". En écho aux déclarations d'Emmanuel Macron qui a appelé à adopter face au narcotrafic la même approche que contre "le terrorisme".

L'assassinat en plein jour de Mehdi Kessaci est "un crime qui vise à faire peur et vise à atteindre quelque part la République et l'Etat", a de son côté affirmé Laurent Nuñez, qui a promis de revenir "tous les mois" dans la 2e ville de France.

"La République doit être ferme, ne doit pas avoir la main qui tremble", a répondu le maire divers gauche Benoît Payan devant la presse.

Ce crime a tétanisé Marseille et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" visant le frère de Mehdi, Amine Kessaci, militant anti-drogue et écologiste.

La procureure de Paris, Laure Beccuau, désormais en charge de l'enquête, a estimé sur Franceinfo que "ceux qui étaient capables de ce type d'agissement scandaleux faisaient partie du haut du spectre de la criminalité organisée".

Le Garde de Sceaux a souligné jeudi l'énorme surface financière de ces réseaux dont la DZ Mafia qui domine les 80 points de deal marseillais. Et les autorités gagnent "difficilement" une "bataille très, très dure contre une organisation criminelle qui sans doute fait entre 5 à 6 milliards d'euros d'argent liquide", a-t-il reconnu.

- Unité nationale ? -

Les ministres ont promis de nouveaux renforts, notamment de magistrats ou greffiers sans détail chiffré, et ont mis en avant la loi contre le narcotrafic votée en juin avec notamment la mise en place en janvier d'un parquet spécialisé, le Pnaco, sur le modèle du parquet national anti-terroriste.

Mais il n'ont pas retenu à ce stade la mise en place de l'état d'urgence, comme demandé à nouveau par Franck Allisio, candidat du Rassemblement national aux municipales marseillaises.

"Maintenant, juste place à l'action", avait lancé Amine Kessaci sur France 2 mercredi soir, qui avait déjà perdu un autre frère en 2020 dans un narchomicide.

Benoît Payan a demandé lui plus de moyens pour les enquêteurs, la justice mais aussi pour l'éducation et "une préfecture de police de plein exercice" dans les Bouches-du-Rhône, ce qui n'est plus le cas depuis peu.

"Pas que des paroles mais bien des actes", s'est félicité Laurent Nuñez, évoquant la baisse du nombre de narchomicides dans les Bouches-du-Rhône qui sont passés de 50 en 2023, à 24 en 2024, à une quinzaine depuis janvier 2025, selon un décompte de l'AFP.

Outre le travail des autorités, les observateurs relèvent aussi la prédominence de la DZ Mafia, une situation qui suscite de fait moins de violences entre groupes concurrents.

"J’appelle à l’unité nationale sur ces questions ça doit nous transcender nous dépasser", a aussi lancé Benoît Payan.

Le maire de Marseille, Benoît Payan, le 20 novembre 2025 ( AFP / Clement MAHOUDEAU )

Le maire de Marseille, Benoît Payan, le 20 novembre 2025 ( AFP / Clement MAHOUDEAU )

Enchaînant les interventions dans les médias, Amine Kessaci a promis de son côté qu'il ne se tairait pas, appelant à descendre dans la rue "par milliers" samedi pour une marche blanche pour son frère, relevant sa culpabilité.

Benoît Payan a lui aussi appelé à ne "pas avoir peur" et aller manifester samedi. Mais dans les milieux associatifs, dans les médias et dans les couloirs du palais de justice, la peur, les doutes, l'envie d'être prudent sont bien là.

"La lutte contre la criminalité organisée est de plus en plus dure. Le climat se tend, va crescendo (...) La lutte n'est pas perdue mais elle est difficile et loin d'être gagnée", confie à l'AFP une source judiciaire.

Au tribunal, tout le monde se souvient de la soufflante reçue de la part de l'ex-garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, en mars 2024, qui avait reproché aux magistrats leur défaitisme.

Rattrapant des retards historiques, la juridiction marseillaise, troisième de France, avait été renforcée ces dernières années avec aujourd'hui 143 magistrats du siège et 60 au parquet, mais toujours moins qu'à Bobigny.

A la cour d'appel d'Aix-en-Provence, 500 procédures criminelles sont en attente de jugement. Parmi elles, le dossier des assassins présumés du grand frère d'Amine, tué en 2020 avec deux autres jeunes hommes.

12 commentaires

  • 18:03

    Il faut dire merci à Sarko qui a supprimé les policiers de proximité qui étaient estimés pour les remplacer par les caïds de la drogues


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