Dans un appel lancé aux pouvoirs publics pour l'investissement dans la science, le patron du CNRS a fait valoir les retombées multiples des recherches menées à Notre-Dame de Paris, et compilées dans une étude d'impact sociétal.

Un ouvrier dans Notre-Dame de Paris un mois après l'incendie, en 2019 (illustration) ( POOL/AFP / PHILIPPE LOPEZ )
"La science est partout !". Alors que la dette publique est au centre des attentions, Antoine Petit - président du CNRS, le principal organisme de recherche français - a invité les pouvoirs publics "à investir dans la science", en s'appuyant sur la recherche menée autour du chantier de Notre-Dame.
b, a-t-il commenté à l'occasion de la remise d'une étude d'impact sociétal du chantier scientifique mené lors de la reconstruction de la cathédrale.
Cette étude - une première pour le CNRS (Centre national de la recherche scientifique) - documente l'ensemble des effets engendrés par ces recherches. Avec en filigrane, l'idée de permettre aux décisionnaires de mieux comprendre le retour sur investissement possible avec les sciences.
"Sans science, pas de futur radieux"
"On espère que ces outils vont nous permettre, au fond, d'orienter les politiques publiques, de convaincre plus que jamais qu'il faut investir dans la science", a-t-il développé.
"On est le seul pays scientifique dont la dépense intérieure de recherche et développement est stable depuis 30 ans. Nous sommes à 2,2% du PIB, comme en 1986. A l'époque, la moyenne de l'OCDE était à 2,1%, aujourd'hui elle est à 2,7. En Chine, c'était 0,6, ils sont à 2,4", a-t-il égrené. "Sans science, on n'aura pas de futur radieux. "Il faut qu'on sache faire passer ce message".
L'étude sur Notre-Dame montre ainsi des impacts sociétaux multiples: sanitaire avec un plan d'action contre la pollution au plomb, culturel avec le mélange entre savoir-faire ancestraux et innovations technologiques, ou encore social avec une nouvelle attractivité des métiers de la restauration de patrimoine.
Sur le plan économique, le rapport indique espérer un marché potentiel pour le bois vert. La restauration du monument a en effet mis en lumière les techniques de charpente en bois vert (c'est à dire fraîchement coupé) qui avaient quasiment disparu au 20e siècle.
"Notre travail de recherche a commencé bien avant l'incendie du 15 avril 2019, et c'est ce qui a permis d'accompagner le chantier immédiatement", a souligné l'autrice du rapport Catherine Dargemont.
Le chantier scientifique a également permis de structurer les sciences du patrimoine, avec la création du réseau MAESTRO dont le but est d'appliquer à d'autres chantiers de restauration de grands monuments l'approche collaborative et interdisciplinaire qui a fait ses preuves sur le chantier scientifique de Notre-Dame.
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