LES PUISSANCES OCCIDENTALES S'ABSTIENNENT DE PRÉSENTER UNE RÉSOLUTION CONTRE L'IRAN À L'AIEA, SELON DES DIPLOMATES
par Francois Murphy et John Irish
VIENNE/PARIS (Reuters) - La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et les Etats-Unis ne feront pas pression pour obtenir une résolution contre l'Iran lors de la réunion du conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) la semaine prochaine, malgré l'incapacité de Téhéran à expliquer l'origine des traces d'uranium trouvées sur trois sites, ont déclaré des diplomates vendredi.
Une résolution aurait pu provoquer un surcroît de tensions entre Téhéran et ces puissances occidentales, susceptible de fragiliser les discussions sur la relance de l'accord nucléaire de 2015 qui se déroulent à Vienne, où est également basée l'AIEA.
Lors de la dernière réunion trimestrielle du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, composé de 35 pays, les trois puissances européennes, avec le soutien des Etats-Unis, ont préparé un projet de résolution critiquant l'Iran. Ils ne l'ont toutefois pas officiellement soumis, le directeur général de l'agence onusienne, Rafael Grossi, ayant annoncé de nouvelles discussions avec l'Iran au sujet de ces traces d'uranium, qui seraient liées à des activités bien antérieures à l'accord de 2015.
Ces nouveaux pourparlers n'ont pas permis d'obtenir de nouvelles explications, a indiqué l'AIEA lundi, alimentant le scénario d'une résolution occidentale.
"Le rapport du 31 mai ne peut pas être ignoré simplement parce que les négociations du PAGC sont en cours, mais une résolution n'est pas probable maintenant", a déclaré un diplomate, faisant référence à l'accord de 2015 par son nom officiel, le Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPoA en anglais).
Cinq autres diplomates ont déclaré qu'il n'y aurait pas de résolution mais simplement des déclarations des pays membres du conseil.
Les pourparlers indirects entre l'Iran et les Etats-Unis sur le retour des deux pays au plein respect de l'accord de 2015 reprendront la semaine prochaine alors que l'élection présidentielle prévue le 18 juin en Iran est susceptible d'amener au pouvoir un représentant d'une ligne plus dure à Téhéran.
(version française Camille Raynaud)
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