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Les petits patrons "chair à canon" du grand patronat : l'U2P accuse le Medef de "lutte des classes inversée"
information fournie par Boursorama avec Media Services 25/09/2025 à 13:47

Le président de l'Union des entreprises de proximité s'est désolidarisé de l'appel à un "grand meeting" des patrons lancé par Patrick Martin.

Michel Picon, président de l'U2P, le 24 septembre 2025 ( AFP / ALAIN JOCARD )

Michel Picon, président de l'U2P, le 24 septembre 2025 ( AFP / ALAIN JOCARD )

"Ce n'est que dans l'intérêt de quelques uns". Michel Picon, président de l'U2P a pris ses distances avec l'initiative lancée par le Medef, réexpliquant pourquoi il n'irait pas au meeting "BCBG" de la première organisation patronale du pays.

Le président de la plus petite structure patronale, derrière le Medef et la CPME, avait déjà annoncé qu'il n'irait pas à "l'énorme meeting, toutes organisations patronales confondues" qu'a annoncé le président du Medef Patrick Martin pour le 13 octobre, apparemment sans avoir consulté ses pairs.

"Je ne suis pas ton subordonné!"

Jeudi 25 septembre, devant ses adhérents réunis aux Rencontres de l'U2P à Paris, il y est revenu avec virulence. "Nous ne sommes pas une filiale du Medef. Il n'y a pas un PDG là-haut qui dit à tous ses salariés, 'lundi, tous dans la cour'". "Je ne suis pas ton subordonné", a-t-il lancé à l'adresse de Patrick Martin, sous les applaudissements. On peut "s'asseoir sur la forme lorsqu'il s'agit de l'intérêt majeur du pays, mais là, ce n'est que l'intérêt de quelques-uns", a poursuivi Michel Picon, évoquant les craintes du grand patronat de voir instaurer un alourdissement des impôts sur les plus riches dans le budget 2026.

"Je n'amènerai pas les artisans, les commerçants, les professions libérales de France pour servir de chair à canon à des intérêts qui ne sont pas les nôtres, même si nous partageons un certain nombre de valeurs sur ce qu'est l'entreprise, (...) la façon dont on doit les aider plutôt que de les taxer à outrance".

Ne pas "rajouter une tension"

Notant que tous les Français seraient appelés à faire des efforts l'an prochain, y compris les petits patrons, il a moqué la menace d'un exil fiscal des plus riches si ont les taxe trop. "Chez nous, le boulanger, demain matin, il fera son pain. L'infirmière, elle se lèvera pour aller soigner ses patients. Le plombier terminera son chantier. On ne menace pas. On aime notre pays, on aime nos clients, le travail que nous faisons", s'est-il écrié.

"Comment des organisations patronales vont rajouter une tension, y compris avec les organisations syndicales, en défiant des revendications des salariés ?", appelés par les syndicats à se mobiliser le 2 octobre. "Aujourd'hui, a-t-il conclu, ce qui nous est proposé, c'est de manifester dans une lutte de classes inversée. On n'y a pas notre place. Pour moi, la manifestation BCBG, non merci" .

La veille, l'Afep, lobby discret des 117 plus grandes entreprises françaises, avait pour sa part revendiqué en chiffres "l'apport décisif" de ses membres à l'économie du pays, dans le sens des déclarations de Patrick Martin qui avait lui exhorté les chefs d'entreprise à faire valoir leur "contribution essentielle" au bien public.

3 commentaires

  • 14:05

    Ça a commencé par le tsar, ont suivi les koulaks.


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