par Isla Binnie
NEW YORK, 18 septembre (Reuters) - Un groupe de travail international composé de 40 cadres du monde des affaires et de la finance a présenté lundi aux entreprises des lignes directrices pour expliquer aux investisseurs leur dépendance à l'égard des écosystèmes, afin de mieux gérer les risques liés à la nature.
La Taskforce on Nature-Related Financial Disclosures (TNFD) vise à refléter un ensemble de règles mondiales soutenues par le G20 sur la communication des risques climatiques, afin de répondre à la demande croissante des actionnaires et des régulateurs pour des informations sur la manière dont les entreprises affectent et sont affectées par l'environnement.
Tony Goldner, directeur exécutif de la TNFD, a déclaré que si les risques liés au changement climatique sont depuis longtemps au centre des préoccupations de nombreuses entreprises, l'état de la nature au sens large commence à être pris en compte. "Nous fournissons une boîte à outils", a déclaré M. Goldner. "Certaines entreprises nous ont dit que leurs estimations des risques liés à la nature étaient plus importantes que les risques liés au climat
Si les caractéristiques des écosystèmes naturels, telles que la pollinisation et l'absorption des gaz par les arbres et les tourbières, s'effondrent, la Banque mondiale estime que l'économie mondiale pourrait s'appauvrir de 2 700 milliards de dollars d'ici à 2030.
Les lignes directrices visent à inciter les entreprises à rendre compte des risques liés à la nature de la même manière que les rapports financiers et économiques qui, depuis des décennies, font partie intégrante des activités normales des entreprises. Les cadres relatifs au climat et à la nature invitent les entreprises à choisir des indicateurs appropriés pour mesurer, contrôler et signaler leurs risques.
Les risques liés au climat et à la nature sont souvent étroitement liés, a déclaré M. Goldner.
"Le risque de feux de brousse pour les entreprises californiennes est lié à la hausse des températures, mais l'ampleur de la dévastation sur le terrain est aussi souvent liée à l'érosion des sols et à l'incapacité du sol à capter l'eau", a-t-il déclaré.
Un peu moins de la moitié des 250 plus grandes entreprises du monde font état de la perte de biodiversité comme d'un risque pour leur activité, ont constaté les consultants de KPMG en 2022, ajoutant qu'ils s'attendent à ce que de nouvelles normes telles que la TNFD améliorent la divulgation de l'information.
Les 14 recommandations lancées lundi comprennent la description des risques et des opportunités liés à la nature pour les modèles d'entreprise, et l'explication du rôle de la direction dans l'évaluation et le traitement de ces risques et opportunités.
Le groupe de travail compte parmi ses membres des représentants de BlackRock, HSBC et Tata Steel. Elle est financée par des gouvernements, les Nations unies et des fondations philanthropiques.
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