L'Iran a de nouveau été mercredi le théâtre de manifestations contre la vie chère, pour la quatrième journée consécutive, notamment dans la province du Fars où des protestataires ont tenté de pénétrer dans le bâtiment du gouvernorat, rapporte l'agence officielle Tasnim.
Parti dimanche de Téhéran où des commerçants ont dénoncé la plaie de l'inflation - 42,5% en décembre -, le mouvement social s'est étendu à plusieurs villes du pays, mais aussi aux campus universitaires mardi.
La flambée des prix est attisée par l'effondrement de la monnaie nationale.
Le rial chute sous l'effet des sanctions occidentales contre l'économie iranienne et a perdu près de la moitié de sa valeur en un an. Il a atteint mardi un plus bas record de 1.400.000 rials par dollar, d'après des chiffres agrégés par des plateformes en ligne.
L'exécutif iranien, qui a réprimé par la force des protestations similaires dans le passé, s'est engagé à instaurer un dialogue avec les manifestants, mais les tensions sont patentes.
A Fasa, ville de la province du Fars, "un groupe organisé a tenté (mercredi) de pénétrer dans le bâtiment du gouvernorat", selon Tasnim.
"Leur attaque a échoué après l'intervention des forces de sécurité", poursuit l'agence.
Elle précise que "la cheffe de file des émeutiers", une jeune femme de 28 ans, a été interpellée. Quatre "assaillants" ont été arrêtés, selon un responsable local cité par l'agence d'Etat et trois membres des forces de sécurité ont été blessés.
L'Iran avait déjà connu de manifestations en 2022 contre la hausse des prix, dont celui du pain. En 2023, un mouvement de protestation consécutif à la mort d'une jeune Kurde aux mains de la police des moeurs, Mahsa Amnini, avait été violemment réprimé.
(Reportage Elwely Elwelly et Eleanor Whalley; version française Sophie Louet)

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