"Je combats le Rassemblement national, mais je ne vote pas pour La France insoumise", a avancé le ministre de l'Économie.

Bruno Le Maire à Paris, le 20 juin 2024. ( AFP / JULIEN DE ROSA )
Les candidats de la majorité présidentielle vont-ils se désister au profit des candidats du Nouveau Front populaire, pour faire barrage au Rassemblement national ? Cela dépend, ont répondu lundi 1er juillet deux ténors macronistes, alors que le RN est arrivé largement en tête au premier tour des élections législatives anticipées.
"J'appelle (...) tous nos électeurs, lorsque nos candidats ne sont pas au second tour, à voter pour un candidat du camp social-démocrate, c'est-à-dire un représentant du Parti socialiste, du Parti communiste ou des Verts ", afin de priver le RN de majorité absolue, a déclaré Bruno Le Maire sur France Inter , reconnaissant la "défaite" de la majorité présidentielle. "Je combats le Rassemblement national, mais je ne vote pas pour La France insoumise" , a-t-il ajouté, en raison des "positions contre la nation française" adoptées par le parti de Jean-Luc Mélenchon. Et de citer "le communautarisme", "l'antisémitisme" ou "la violence" de la formation.
"Pour moi, La France insoumise est un danger pour la nation, comme le Rassemblement national est un danger pour la République", a-t-il poursuivi, dénonçant la volonté du parti d'extrême droite de rétablir le droit du sang ou le fait qu'il veuille empêcher les binationaux de servir à des postes stratégiques. "On ne choisit pas un danger au profit d'un autre" , a insisté Bruno Le Maire. Il faut prendre "des positions de principes et pas des positions de circonstance".
Des désistements "au cas par cas"
La présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, (Renaissance) a de son côté appelé à une "grande coalition allant des LR aux écologistes et aux communistes" pour gouverner la France. "Je n'ai pas aujourd'hui la vision d'un Rassemblement national avec une majorité absolue. Je vois qu'il y a beaucoup de duels, beaucoup de triangulaires, beaucoup d'endroits où nos candidats ou les candidats de l'arc républicain peuvent gagner", a-t-elle déclaré sur BFMTV/RMC . "Depuis des mois, depuis des années, je plaide pour cette coalition républicaine des forces progressistes, donc sur des bases de valeurs", a-t-elle insisté.
"J'ai vu à l'Assemblée le président du groupe communiste André Chassaigne qui est un grand républicain, responsable, avec qui nous pouvons construire. De l'autre côté, les Républicains qui ne se sont pas vendus au RN sont aussi des grands démocrates", a-t-elle jugé.
Concernant les positions divergentes dans le camp présidentiel sur le soutien à apporter à un candidat insoumis, Yaël Braun-Pivet a fait un "distinguo, du cas par cas", assumant une position "nuancée". "Je le dis aux Français, regardez dans votre circonscription, regardez qui sont les candidats, quelles sont les valeurs qu'ils portent, la vision de la République qu'ils ont", a-t-elle plaidé.
La présidente des Écologistes Marine Tondelier s'est dite "atterrée et très en colère" après l'appel de Bruno Le Maire, critiquant un "comportement de lâche et de privilégié".
La voix cassée par l'émotion, la représentante écologiste élue d'Hénin-Beaumont, le fief de Marine Le Pen, a succédé au ministre de l'Économie au micro de France Inter au bord des larmes. "Cela fait dix ans que je vis dans une ville tenue par le RN, c'est un comportement de lâche et de privilégié, c'est hors sol, c'est lunaire, c'est pas à la hauteur de l'histoire ", a-t-elle estimé.
"Ils auront le déshonneur et la défaite"
"Est-ce que le RN a la possibilité d'être en majorité absolue à l'Assemblée nationale ? La réponse est oui. Est-ce que LFI a la capacité d'être en majorité absolue à l'Assemblée nationale? La réponse est non", a-t-elle rappelé. "Heureusement que les électeurs de gauche, écologistes, sont moins sectaires et moins lâches que ça", a insisté Marine Tondelier. "Vous pensez que les 9 millions de pauvres dans ce pays, que les gens qui ont vécu et pris de plein fouet leur politique, ça leur a pas demandé du courage (d')aller revoter pour (Emmanuel Macron) en 2022?"
"Ils auront le déshonneur et la défaite parce que le macronisme, c'est fini, les résultats d'hier l'ont montré très clairement, très très clairement", a complété la responsable écologiste.
Elle a en revanche "remercié Gabriel Attal, qui a été plus clair que la moyenne de son camp et je pense que c'est une forme de courage, quoi que je pense de sa politique".
Le camp macroniste est divisé sur la conduite à tenir pour le second tour des législatives, certains de ses représentants refusant clairement tout désistement contre le RN en faveur de La France insoumise".
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