Une photo prise le 18 décembre 2025 de la porte de la chambre 315 du GV Hotel, à Davao City, sur l'île de Mindanao dans le sud des Philippines, où ont séjourné le père et le fils qui ont mené l'attentat antisémite de Sydney en Australie ( AFP / Ferdinandh CABRERA )
Le père et le fils qui ont mené dimanche l'attentat antisémite de Sydney en Australie se sont retranchés pendant plusieurs semaines dans un hôtel de Davao aux Philippines, s'aventurant peu à l'extérieur, a appris l'AFP jeudi auprès du personnel de l'établissement.
La police australienne a inculpé mercredi Naveed Akram, 24 ans, de terrorisme et 15 meurtres perpétrés dimanche à une fête juive sur la plage de Bondi à Sydney. Son père, Sajid Akram, 50 ans, a été tué dans une fusillade avec la police.
Les autorités philippines ont reconnu mardi que les deux hommes avaient séjourné dans le pays peu avant l'attentat, du 1er au 28 novembre.
Ils se sont enregistrés le jour de leur arrivée dans l'archipel au GV Hotel de la ville de Davao, sur l'île méridionale de Mindanao, payant 930 pesos par nuit (environ 13,50 euros) pour la petite chambre 315, meublée de deux lits simples.
- Rares sorties -
Selon Angelica Ytang, réceptionniste de nuit, "ils n'étaient pas aussi sociables que les autres étrangers, qui discutent généralement avec moi".
La réception du GV Hotel, le 18 décembre 2025, dans la ville de Davao, sur l’île méridionale de Mindanao aux Philippines, où Sajid et Naveed Akram ont séjourné lors de leur visite en novembre, quelques semaines avant un attentat à Sydney ( AFP / Ferdinandh CABRERA )
Ses seules interactions furent avec Naveed, tandis que le père "baissait toujours les yeux", a-t-elle précisé, interrogée par l'AFP.
La jeune femme de 20 ans a également indiqué que le duo, qui restait discret et n'a pas dévoilé les raisons de son séjour dans la ville, ne faisait que de rares sorties hors de l'hôtel, généralement le matin, et "ne restait pas longtemps dehors".
La sortie "la plus longue observée a été d'environ une heure", a-t-elle confié.
Mme Ytang se rappelle qu'ils sont partis un jour à la recherche de durians, un fruit épineux et à l'odeur fétide, recherché en Asie.
"Ils m'ont demandé: +Où peut-on acheter des durians ?+", se rappelle la réceptionniste, précisant que leur quête avait été infructueuse.
Mais quand leurs visages sont apparus au bulletin d'informations, le personnel du GV Hotel a immédiatement reconnu les deux hommes.
Ram Ligod, qui nettoyait leur chambre, a rapporté à l'AFP que Naveed avait les cheveux longs pendant son séjour.
- Caution en pourboire -
Angelica Ytang se souvient également que le duo avait oublié de récupérer sa caution à la fin du séjour.
"Le fils l'a prise, puis le père m'a dit de la garder", a-t-elle déclaré. "Ils étaient gentils. Je n'arrive toujours pas à croire qu'ils étaient comme ça".
Les Philippines ont démenti mercredi abriter des camps d'entraînement jihadistes, après la publications d'informations selon lesquelles les auteurs de la tuerie de la plage de Bondi à Sydney auraient été formés dans un tel camp.
En 2014, Manille a signé un pacte de paix avec le Front islamique de libération Moro, le plus grand groupe rebelle du pays, qui a mis fin à sa rébellion armée meurtrière démarrée dans les années 1970 dans le sud des Philippines.
Mais de petits groupes de combattants islamistes, opposés à l'accord de paix, subsistent sur l'île de Mindanao.
Le 23 mai 2017, des centaines d'hommes armés ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI) avaient pris le contrôle de plusieurs secteurs de la ville de Marawi, utilisant des civils comme boucliers humains.
Il avait fallu cinq mois à l'armée philippine pour reconquérir ces quartiers dont certains étaient totalement dévastés.

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