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Le Rwanda accuse la RDC de préparer une attaque, l'Onu redoute une extension du conflit
information fournie par Reuters 07/02/2025 à 17:27

(Actualisé tout du long avec détails, précisions, citations)

Le Rwanda a affirmé vendredi avoir la preuve que la République démocratique du Congo projetait de lancer une attaque d'envergure contre son territoire, niant être à l'origine des troubles dans l'est de la RDC où les Nations unies s'alarment d'une "situation tragique".

Kigali et Kinshasa se rejettent mutuellement la responsabilité du regain d'instabilité dans l'est de la RDC, alors que les rebelles du M-23, qui ont pris le contrôle de la capitale régionale, Goma, progressent sur le terrain au prix de milliers de morts et de centaines de milliers de déplacés.

"Nous nous opposons catégoriquement aux tentatives de la RDC de présenter le Rwanda comme responsable de l'instabilité dans l'Est", s'est indigné l'ambassadeur du Rwanda auprès des Nations unies à Genève, James Ngango, lors d'une réunion d'urgence du Conseil des droits de l'homme.

"Ce qui est clair, cependant, c'est la menace imminente que la situation actuelle fait peser sur le Rwanda. Après la chute de

Goma

, de nouvelles preuves ont été apportées concernant une attaque imminente et à grande échelle contre le Rwanda", a-t-il ajouté, déclarant que Kinshasa et ses alliés avaient stocké des armes à l'intérieur et autour de l'aéroport de Goma.

"Ces armes ne sont pas pointées (...) sur le M23. Elles sont pointées directement sur le Rwanda", a déclaré le diplomate, faisant état de lance-roquettes, des drones suicide et de canons d'artillerie lourde.

Le diplomate n'a pas précisé s'il jugeait cette menace toujours "active" ou écartée par l'avancée du M23. Contacté ensuite par Reuters, il a refusé de faire d'autres commentaires.

Interrogé par Reuters sur les propos de l'ambassadeur du Rwanda auprès des Nations unies, le ministre congolais du Commerce extérieur, Julien Paluku, a déclaré que "le Rwanda est en train de construire, comme il le fait toujours, un empire du mensonge."

"Ce sont des discours destinés à attirer l'attention, alors que ce sont eux qui commettent de graves violations des droits de l'homme", a-t-il ajouté.

À l'approche d'un sommet destiné à un règlement du conflit, les États-Unis ont mis en garde contre d'éventuelles sanctions à l'encontre de responsables rwandais et congolais, selon une note diplomatique dont Reuters a eu connaissance vendredi.

La France, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, s'est de nouveau prononcée vendredi pour une résolution pacifique de la crise, appelant à une solution diplomatique.

L'ONU CRAINT UNE EXTENSION DU CONFLIT

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, a exprimé vendredi sa profonde préoccupation face à la "tragique situation" dans l'est de la RDC, disant craindre une extension du conflit au-delà des frontières du pays.

"Tous ceux qui ont de l'influence doivent agir de manière urgente pour mettre fin à cette situation tragique", a-t-il déclaré lors de la réunion d'urgence du Conseil des droits de l'homme, basé à Genève.

"Si rien n'est fait, le pire est peut-être à venir, pour les populations de l'est de la RDC, mais aussi au-delà des frontières du pays", a-t-il souligné, faisant part de son horreur face à l'accroissement des viols et aux risques d'esclavage sexuel.

La réunion de vendredi a été convoquée à la demande de la RDC, qui a demandé à l'Onu d'ouvrir sans délai une enquête sur les violations des droits de l'homme dont elle accuse les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.

"Il est urgent d'exercer une pression internationale pour que le Rwanda cesse de soutenir les groupes armés et se retire du territoire congolais dès que possible", a déclaré Patrick Muyaya, ministre congolais de la Communication, lors de la réunion.

La motion demandant la création d'une mission d'enquête a été approuvée par consensus. La mission devrait rendre son rapport d'ici septembre.

Une note interne des Nations unies, que Reuters a pu consulter avant le vote, montre que le Rwanda était le seul pays opposé à cette enquête.

Le siège des États-Unis était cependant vide, le président américain Donald Trump ayant décidé cette semaine de

retirer

le pays du Conseil des droits de l'homme de l'Onu.

Bien que le Conseil n'ait pas de pouvoir juridiquement contraignant, ses débats ont un poids politique et ses décisions peuvent renforcer la pression sur les gouvernements.

Les enquêtes diligentées par le Conseil peuvent déboucher sur des poursuites pour crimes de guerre.

(Rédigé par Emma Farge, version française Noémie Naudin et Etienne Breban, édité par Sophie Louet )

2 commentaires

  • 07 février 17:34

    Ce sujet ne concerne que des africains , à eux de trouver des solutions !!!!


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