
Le rappeur français SDM se produit au Parc des Princes avant une rencontre entre le PSG et l'OM, le 16 mars 2025 à Paris ( AFP / JULIEN DE ROSA )
"Quand j'ai un truc à dire, il faut que ça vienne de moi. Ça peut pas venir d'une intelligence artificielle", estime SDM, poids lourd du rap français et fan inconditionnel de Charles Aznavour.
L'artiste, qui arbore ses origines congolaises et son amour du PSG, caracole en haut des charts à 29 ans, avec trois albums et une panoplie de tubes dont "Bolide allemand" et "Dolce Camara" avec Booba
Ses concerts, comme celui au Cabaret vert, à Charleville-Mézières, où l'AFP l'a rencontré vendredi soir, ressemblent à des communions enflammées avec son public.
QUESTION: Un mot de sport tout d'abord. Quel est votre sentiment après la victoire du PSG en Supercoupe d'Europe mercredi ?
REPONSE: On vit notre meilleure année en tant que supporters. C'est un rêve devenu réalité.
Q: Des liens forts existent entre rappeurs et joueurs parisiens. Comment l'expliquez-vous ?
R: La plupart du rap français est originaire de Paris, je pense que c'est pour ça. Pour ma part je suis du 92 (Clamart, dans les Hauts-de-Seine), je suis à 15 minutes du Parc (des Princes, l'antre du club, NDLR). Et ce qui fait que, nous, Parisiens, on se reconnaisse dans ce club-là, c'est sa mixité depuis des années.

Le rappeur français SDM se produit au Parc des Princes avant une rencontre entre le PSG et l'OM, le 16 mars 2025 à Paris ( AFP / JULIEN DE ROSA )
Q: Faut-il voir une inspiration réciproque entre joueurs et rappeurs ?
R: Oui. C'est un truc qui vient des quartiers, où tout le monde a rêvé d'être un rappeur ou un footeux.
Q: C'était votre cas, vous y avez cru plus jeune et puis patatras...
R: Il n'y a pas d'histoire de ligaments croisés. Quand le foot est devenu un peu trop athlétique, ce n'était plus du foot plaisir. J'ai lâché.
Q: Le jeu que vous maîtrisez aujourd'hui, c'est le rap game. Comment garder le rythme ?
R: Il faut avoir envie. Je pense que je fais surtout ça encore avec passion, avec amour, parce que j'aime ça, vraiment.
Q: Et pour garder une certaine fraîcheur ?
R: Je n'écoute pas que du rap. Il y a toujours des nouvelles choses qui me parlent. J'écoute de la variété française, de la musique afro, tout ce qui vient de chez moi au Congo (RDC, NDLR), tout ce qui vient du Nigeria, du Ghana, même du Maghreb.
Q: Vous êtes aussi un admirateur de Charles Aznavour...
R: A fond la caisse ! C'est dans mon top 3 artistes, et c'est pas le troisième ! Cette manière qu'il avait d'interpréter la vie, d'interpréter ses musiques... C'est bizarre de dire que je kiffe Aznavour depuis que je suis petit, alors que ce qu'il dit, c'est des trucs de grand on va dire.
Q: Quels ingrédients font un bon rappeur en 2025 ?
R: Il suffit d'être vrai, c'est ce qui touche le public. Quand tu travailles trop ta musique, quand tu fais trop de calculs... ça ne le fait pas.
Q: Les IA font beaucoup parler d'elles pour leurs capacités à générer des textes, des mélodies voire des chansons. En utilisez-vous certaines ?
R: Je les utilise même pas pour écrire un mail. J'écris pas de mail d'ailleurs...
Q: Même pas ChatGPT ?
R: Je l'utilise plus comme un moteur de recherche, un peu comme Google (...) Après quand j'ai un truc à dire, non, jamais ! Faut que ça vienne de moi. Ça peut pas venir d'une IA, jamais de la vie. S'il y a une voix que j'ai envie de faire, je préfère inviter un ou une artiste qui a la voix que je recherche. C'est la musique qui me touche et surtout l'humain.
Q: Votre positionnement est tranché...
R: Peut-être que j'en décevrai quelques-uns. Je ne critique vraiment pas ceux qui l'utilisent.
Q: Début août, le rappeur Jul a fait le buzz, soupçonné d'avoir eu recours à l'IA pour "Toi et moi"...
R: C'est un son que j'aime beaucoup et c'est super bien fait ! A chacun sa manière de l'utiliser. Moi personnellement, ça sera jamais.
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