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Le Parti socialiste se place un peu plus au centre du jeu de l'après-Bayrou
information fournie par AFP 04/09/2025 à 15:15

(De la gauche vers la droite) Le président du groupe Socialiste et Apparentés à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, le premier secrétaire du parti Socialiste (PS), Olivier Faure, le président du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain au Sénat, Patrick Kanner, et la députée européenne du groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates, Nora Mebarek, posent à leur arrivée  à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 4 septembre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

(De la gauche vers la droite) Le président du groupe Socialiste et Apparentés à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, le premier secrétaire du parti Socialiste (PS), Olivier Faure, le président du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain au Sénat, Patrick Kanner, et la députée européenne du groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates, Nora Mebarek, posent à leur arrivée à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 4 septembre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

Reçu à Matignon jeudi, le PS s'est placé un peu plus au centre des discussions pour l'après-Bayrou, encouragé par les assurances de Laurent Wauquiez de ne pas censurer d'emblée un gouvernement socialiste.

Renouvelant son offre de "discuter" sur la "base de travail" des propositions budgétaires des partis de gauche hors LFI, avec "toutes les forces du front républicain", le PS a poursuivi son offensive pour décrocher Matignon après la chute quasi certaine de François Bayrou lundi lors du vote de confiance.

C'est d'ailleurs rue de Varenne, après avoir rencontré François Bayrou, que le premier secrétaire Olivier Faure a répété que le prochain Premier ministre choisi par Emmanuel Macron devrait gouverner "sur la base que nous avons définie".

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure à l'hôtel Matignon le 4 septembre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure à l'hôtel Matignon le 4 septembre 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

Le PS a proposé un effort budgétaire deux fois moindre que les 44 milliards d'euros de François Bayrou. "C'est un projet juste, qui permet de remettre de la couleur dans nos vies", a plaidé M. Faure, l'opposant au plan "dépressif" du Premier ministre.

Le chef de l'État avait enjoint mardi aux chefs de l'actuelle coalition gouvernementale (Renaissance, MoDem, Horizons, LR) de "travailler avec les socialistes".

Le chef des députés LR Laurent Wauquiez a assuré jeudi que son groupe ne censurerait "ni un gouvernement PS ni un gouvernement RN" pour éviter "une instabilité catastrophique" après l'échec des gouvernements Barnier et Bayrou en moins d'un an.

Le président du groupe Droite Républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, à l'hôtel de Matignon à Paris, le 2 septembre 2025 ( AFP / Thomas SAMSON )

Le président du groupe Droite Républicaine à l'Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, à l'hôtel de Matignon à Paris, le 2 septembre 2025 ( AFP / Thomas SAMSON )

Mais LR, qui ne participerait pas à un tel gouvernement socialiste, doit encore accorder ses violons en interne.

"Si un gouvernement socialiste devait mener une politique contraire aux intérêts de la France, le devoir de la droite serait de l'empêcher", a écrit sur X le président des LR et ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

Depuis la dissolution de 2024, l'Assemblée nationale est fracturée en trois pôles, gauche, centre-droit et extrême droite, aucun ne disposant d'une majorité absolue.

Le PS "a le mérite de présenter une offre", a insisté Olivier Faure. Il a rappelé son engagement à ne pas recourir à l'article 49.3 de la Constitution, ce qui obligera à trouver des compromis avec a minima le bloc central pour faire passer des textes, et en premier lieu le budget.

- "Travail ingrat" -

L'eurodéputé Raphaël Glucksmann a lui souhaité que le nouveau Premier ministre "annonce d'emblée une méthode (...), celle du compromis". Mais, a-t-il prévenu, il s'agira surtout de "tenir" sur la base de quelques points d'accord jusqu'en 2027.

Nombre de sièges par groupe à l'Assemblée nationale, au 3 septembre 2025 ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Nombre de sièges par groupe à l'Assemblée nationale, au 3 septembre 2025 ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Un "travail très ingrat" réservé à une personnalité dépourvue d'"ambitions pour la suite" sinon, "les forces politiques refuseront de lui faire des cadeaux". Manière de faire comprendre que lui-même n'est pas candidat à ce poste.

Mais la démarche des socialistes est accueillie avec méfiance par Stéphane Peu, président du groupe communiste: "Si c'est pour à tout prix créer une stabilité politique en renonçant à tous ses principes, (...) à ce moment-là on n'en sera pas", a-t-il déclaré aux journées parlementaires du parti au Touquet.

Et le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a lui exprimé sur X son dédain: "Heure après heure, se fait un glissement politicien vers une grande coalition de Glucksmann à Wauquiez avec le PS et la macronie. Les insoumis n'ont rien à voir avec cette tambouille".

Le Premier ministre français François Bayrou arrive avant des réunions avec les chefs de parti dans le cadre de consultations politiques à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 4 septembre 2025, avant le vote de confiance de l'Assemblée nationale française ( AFP / Bertrand GUAY )

Le Premier ministre français François Bayrou arrive avant des réunions avec les chefs de parti dans le cadre de consultations politiques à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 4 septembre 2025, avant le vote de confiance de l'Assemblée nationale française ( AFP / Bertrand GUAY )

Dans l'immédiat, François Bayrou est presque arrivé au terme de ses rencontres avec les partis politiques. Après le PS et les centristes de l'UDI jeudi, il doit encore recevoir le parti radical vendredi. Lundi, la gauche, l'extrême droite, le petit groupe indépendant Liot dans sa grande majorité et quelques députés LR ont promis de ne pas voter la confiance.

S'ouvrira ensuite une période d'incertitudes. Le président de la République Emmanuel Macron n'ayant a priori ni l'intention de dissoudre l'Assemblée -comme le réclame le RN- ni de démissionner -comme le voudrait LFI-, il devra nommer un nouveau Premier ministre. Mais de quel bord et dans quel délai ?

Choisira-t-il un nouveau Premier ministre issu du socle commun qui négocierait un accord de non censure avec le PS ou une personnalité de gauche capable de faire des compromis ?

"Le sujet, c'était quand même la personnalité de Bayrou qui a braqué tout le monde", souffle une source ministérielle, laissant entendre que son départ faciliterait les discussions.

7 commentaires

  • 15:38

    il y en a comme aiki, qui par manque total d'idée, se rabattent sur la haine d'une tête de turc. à une époque, c'était contre Sarkozy, maintenant c'est contre Macron. Qui lui n'a pas besoin de sauver sa peau, puisqu'il est élu du peuple, pour 5 ans, selon la Constitution que bien des donneurs de leçons voudraient piétiner. Et puis il a d'autres chats à fouetter côté Ukraine, Poutine et Trump que de jouer les arbitres entre le RN et LFI ou le PS.


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