Le pape François à Dili
par Joshua McElwee
Le pape François est arrivé lundi au Timor oriental pour une visite de trois jours au cours de laquelle il a prévu de célébrer une messe en plein air qui pourrait accueillir plus de la moitié de la population de ce pays de 1,3 million d'habitants, à majorité catholique.
Cette visite du souverain pontife s'inscrit dans le cadre de sa tournée en Asie du Sud-Est et en Océanie, son plus long voyage à l'étranger à ce jour. Le pape François était auparavant en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Indonésie et se rendra ensuite à Singapour avant de rentrer à Rome le 13 septembre.
Il a atterri lundi après-midi à Dili, la capitale du Timor oriental où il été accueilli à l'aéroport par le président José Manuel Ramos-Horta.
Le Timor oriental, au nord de l'Australie, a obtenu son indépendance de l'Indonésie en 2002 après plusieurs années de conflit. François est le deuxième pape à s'y rendre après Jean Paul II en 1989.
Lors d'un discours prononcé quelques heures après son arrivée devant quelques 400 responsables politiques, diplomates et représentants de la société civile, le souverain pontife a reconnu que le Timor oriental avait enduré "les plus grandes souffrances et les plus grandes épreuves".
"Nous rendons grâce à Dieu, car vous n'avez jamais perdu espoir (...) et après des jours sombres et difficiles, une aube de paix et de liberté est enfin advenue", a-t-il déclaré.
Le président Manuel Ramos-Horta a qualifié la voix du pape de "si nécessaire dans un monde de plus en plus défiguré dans lequel la froideur des cœurs a remplacé le dialogue et la paix".
Mardi, les organisateurs ont prévu une messe en plein air qui pourrait accueillir quelque 750.000 personnes à Tasitolu, une vaste zone côtière où les forces indonésiennes étaient connues pour enterrer les combattants indépendantistes timorais tués.
Au Timor oriental, l'Eglise catholique a été déstabilisée ces dernières années par des scandales d'abus sexuels.
En 2022, le Vatican a confirmé avoir sanctionné l'évêque timorais Carlos Filipe Ximenes Belo à la suite d'allégations d'abus sexuels sur des garçons au Timor dans les années 1990.
Un an plus tôt, un prêtre américain défroqué, Richard Daschbach, a été condamné à 12 ans de prison pour avoir abusé sexuellement de filles dont il avait la charge au Timor.
"Le pape doit dénoncer les deux hommes nommément", a déclaré Anne Barrett Doyle, de l'association BishopAccountability.org, qui lutte contre les abus sexuels. "Ses paroles pourraient avoir un impact positif énorme".
Lundi, le pape François n'a pas directement évoqué les scandales mais il a appelé dans une partie de son discours consacrée à la violence des jeunes à "faire tout notre possible pour prévenir toute forme d'abus et garantir une enfance saine et paisible à tous les jeunes".
(Reportage de Joshua McElwee, version française Blandine Hénault, édité par Sophie Louet)
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