Le président du Sénat critique l'attitude "lointaine et condescendante" du chef de l'Etat, dont il met en cause le choix "précipité et improvisé" de la dissolution.

Emmanuel Macron et Gérard Larcher, en juin 2021, à Paris ( AFP / LUDOVIC MARIN )
"Au président d'imaginer comment sortir de la crise !". Au cours d'une réunion publique mardi 25 juin et d'un entretien au Parisien , Gérard Larcher appelle Emmanuel Macron à reprendre ses "responsabilités", après une dissolution qui selon lui a "ratatiné la démocratie".
Le président de la Chambre haute éreinte la décision du chef de l'Etat, à l'encontre de son bien-fondé constitutionnel. "La dissolution a été créée pour résoudre une crise politique, pas pour en provoquer!", s'indigne Gérard Larcher, qui redoute désormais "une crise de régime structurelle" .
"Ce n’est pas sérieux de jouer avec l’avenir de la France"
Venu soutenir son bras droit et proche conseiller Patrick Dray, candidat dans un bastion historique de la droite parisienne passé en 2022 dans le camp présidentiel, Gérard Larcher a constaté "une crise politique majeure" et assuré "craindre une crise de régime structurelle dans les mois à venir", née de la dissolution décidée par le président de la République. "Un choix brutal", "précipité et improvisé" selon le président du Sénat, qui l'a appris "par téléphone", "en une minute trente", à moins d'une heure de l'annonce du chef de l'Etat depuis l'Elysée, a-t-il glissé. "Ce n’est pas sérieux de jouer avec l’avenir de la France", a t-il ajouté, dans les colonnes du Parisien .
Partisan d'une ligne "autonome" pour LR malgré l'alliance d'Eric Ciotti avec le Rassemblement national, Gérard Larcher a assuré qu'il "refus(ait) le clivage" instauré par Emmanuel Macron, qui "persiste à s'enfermer dans un duel avec les extrêmes" et dont il fustige "l'attitude verticale, lointaine et condescendante". Il a attaqué le Nouveau Front populaire, "un front de la honte, opportuniste, au clientélisme communautariste" , mais aussi le RN, avec lequel il "refuse tout compromission".

% de voix exprimées obtenues aux élections législatives par le Front national depuis sa création en 1972, puis par le Rassemblement national ( AFP / Valentin RAKOVSKY )
"Je refuse enfin l'association à la majorité présidentielle, nous ne sommes pas tributaires de sa politique. (...) Emmanuel Macron a tort d'affirmer que le résultat des législatives ne sera la 'faute de personne'. Ce sera d'abord sa faute, il ne pourra pas éternellement fuir sa responsabilité", a-t-il ajouté, plaidant pour "une autre voie entre cet immobilisme macronien et les extrêmes qui mettront le chaos à l'Assemblée et renverront les Français dos à dos". La branche historique des Républicains a investi 400 candidats dans toute la France et notamment à Paris, où il ne compte aucun député sortant.
Dans la 14e circonscription, située dans le XVIe arrondissement, où M. Larcher s'exprimait, Les Républicains avaient terminé en tête aux élections européennes, une situation unique en France. M. Dray y affronte le sortant Renaissance Benjamin Haddad, mais également Louis Piquet, un candidat issu de l'union entre M. Ciotti et le RN.
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