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La Russie intensifie ses bombardements, une colonne de blindés vers Kiev
information fournie par Reuters 01/03/2022 à 10:42

LA RUSSIE INTENSIFIE SES BOMBARDEMENTS, UNE COLONNE DE BLINDÉS VERS KIEV

LA RUSSIE INTENSIFIE SES BOMBARDEMENTS, UNE COLONNE DE BLINDÉS VERS KIEV

KIEV/MOSCOU (Reuters) - Une colonne de blindés russes s'étend mardi en Ukraine sur soixante kilomètres en direction de Kiev et les bombardements s'intensifient sur plusieurs grandes villes du pays, faisant des dizaines de victimes civiles selon les Ukrainiens, au sixième jour de l'opération d'invasion lancée par Moscou.

L'armée russe, qui a attaqué l'Ukraine sur trois grands fronts jeudi au petit matin sur ordre du président Vladimir Poutine, n'a pour l'heure annoncé aucun succès d'envergure.

Elle veut "semer la panique" parmi la population ukrainienne en bombardant délibérément les zones résidentielles et les infrastructures civiles, a déclaré Mikhaïlo Podoliak, conseiller de la présidence ukrainienne.

Selon les renseignements britanniques, les forces déployées par Moscou n'ont guère progressé ces dernières 24 heures en raison de problèmes logistiques récurrents mais les tirs d'artillerie se multiplient au nord de Kiev et à proximité des villes de Kharkiv et Tchernihiv.

Dans le Sud, Marioupol est soumis à un feu incessant d'obus, de roquettes Grad, depuis mardi matin, selon le maire de la ville. "Des femmes, des enfants sont tués", a déclaré Vadim Boïtchenko dans une intervention en direct à la télévision ukrainienne.

Plus de 70 soldats ukrainiens ont été tués dans le bombardement par les Russes d'une base militaire de la ville d'Okhtyrka, dans la région de Soumy, entre Kharkiv et Kiev, a rapporté le gouverneur régional.

Les responsables ukrainiens ont déclaré que des dizaines de civils avaient été tués dans des bombardements sur Kharkiv, dans le nord-est du pays, un bilan impossible à vérifier.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kuleba, a exhorté la communauté internationale à isoler totalement la Russie après ces attaques qu'il a qualifiées de "barbares".

ARTILLERIE LOURDE

D'après le gouverneur régional Oleg Sinegoubov, des missiles russes ont touché le centre de l'agglomération, dont l'hôtel de ville et des zones résidentielles. Portant un casque et un gilet pare-balles, il a partagé mardi matin sur les réseaux sociaux une vidéo où l'on peut voir le bâtiment de l'administration régionale touché par l'explosion d'un projectile. Oleg Sinegoubov a assuré que les défenses de la ville tenaient bon.

"Ces attaques (...) contre des villes pacifiques sont la preuve qu'ils ne sont plus capables de combattre les Ukrainiens en armes", a estimé sur Facebook le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov.

Amnesty International, Human Rights Watch et l'ambassadrice d'Ukraine aux Nations unies ont accusé lundi la Russie de faire usage de bombes à fragmentation et de bombes à vide, ou thermobariques. L'ambassade de Russie à Washington n'a pas répondu à des demandes de commentaire.

"Le recours à l'artillerie lourde sur des zones urbaines densément peuplées augmente le risque de pertes civiles", peut-on lire dans la note de renseignement diffusée par Londres.

"Ce qui est quasi certain, c'est que la Russie ne tient pas son calendrier. Elle pensait s'emparer de Kiev en moins de 72 heures", a déclaré lundi le sénateur républicain Marco Rubio à l'issue d'un briefing confidentiel avec de hauts fonctionnaires du gouvernement américain.

D'après des images satellite de la société américaine Maxar, un convoi de chars et véhicules blindés s'étend mardi sur plus de 60 kilomètres sur une route en direction de la capitale.

"Pour l'ennemi, Kiev est la cible prioritaire", a déclaré lundi le président ukrainien Volodimir Zelenski. "Nous ne les avons pas laissés briser la défense de la capitale et ils nous envoient des saboteurs (...). Nous les neutraliserons tous", a-t-il lancé dans l'un des nombreux messages vidéo qu'il diffuse depuis le début de l'offensive.

Selon le chef de l'Etat ukrainien, la Russie a notamment pour cible une centrale thermique indispensable à l'approvisionnement en électricité de la capitale, qui compte 3 millions d'habitants.

ISOLEMENT INTERNATIONAL

Des délégations russe et ukrainienne ont entamé lundi des discussions à la frontière ukraino-biélorusse, en convenant de se revoir pour une nouvelle session de pourparlers, dont la date n'a pas été fixée. L'Ukraine a déclaré vouloir négocier un cessez-le-feu immédiat. Le Kremlin n'a pas souhaité faire de commentaire sur ses objectifs.

"La perspective d'une solution diplomatique à la crise paraît très lointaine à ce stade", a constaté mardi matin le numéro deux du gouvernement britannique Dominic Raab.

L'assaut militaire déclenché par Vladimir Poutine au motif de démilitariser et "dénazifier" l'Ukraine a déjà conduit à l'instauration de très sévères sanctions diplomatiques, financières, économiques et sportives contre la Russie sur la scène internationale.

Les Occidentaux ont pris une série de mesures inédites en gelant les avoirs de la banque centrale russe, en décidant d'exclure plusieurs banques russes du système international de paiements SWIFT. L'Union européenne a pour la première fois de son histoire décidé d'acheter et livrer des armes à un pays tiers pour les fournir à l'Ukraine.

Appliquant les sanctions, YouTube a annoncé avoir commencé à bloquer RT et Sputnik dans toute l'Europe. Twitter s'est engagé à réduire la visibilité des deux médias russes contrôlés par le Kremlin.

La Turquie, membre de l'Otan, a averti lundi qu'aucun navire d'un pays en guerre ne pourrait traverser les détroits du Bosphore et des Dardanelles, entravant les mouvements de la flotte russe de la mer Noire.

De grandes compagnies pétrolières - Shell, BP, le norvégien Equinor -, ont annoncé qu'elles allaient se retirer de Russie.

De son côté, le groupe français TotalEnergies a indiqué mardi qu'il ne développerait pas de nouveaux projets en Russie et qu'il continuait d'évaluer les conséquences des sanctions occidentales prises à la suite de l'offensive russe contre l'Ukraine.

Sur le plan humanitaire, plus de 500.000 personnes ont fui l'Ukraine, estime le HCR, l'agence des Nations unies pour les réfugiés.

(Reportage Aleksandar Vasovic à Kiev; Natalia Zinets, Matthias Williams et Pavel Polityuk à Lviv; Kevin Liffey et Mark Trevelyan à Londres et les rédactions de Reuters ; rédigé par Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)

3 commentaires

  • 01 mars 11:28

    Bizarrement, quand l'OTAN a bombardé le KOSOVO en 1999, ça n'a pas dérangé grand monde. C'était sans doute pour se défendre contre la Serbie qui menaçait d'envahir l'Europe ?


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