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La pluie de retour au Sri Lanka et en Indonésie, déjà ravagés par les intempéries
information fournie par AFP 05/12/2025 à 15:03

Une rue inondée, alors que la pluie a repris, à Colombo le 5 décembre 2025  ( AFP / Ishara S. KODIKARA )

Une rue inondée, alors que la pluie a repris, à Colombo le 5 décembre 2025 ( AFP / Ishara S. KODIKARA )

La pluie a repris vendredi dans certaines régions du Sri Lanka et de l'Indonésie, faisant craindre une aggravation de la situation pour les millions de sinistrés des intempéries qui ont fait au total plus de 1.750 morts dans cinq pays d'Asie.

Le bilan humain en Indonésie s'est encore alourdi, grimpant vendredi à 867 morts, pour 521 disparus, tous à Sumatra.

Alors que plus de 800.000 personnes sont hébergées dans des abris temporaires, la pluie a fait son retour notamment sur Banda Aceh, à l'extrémité nord-ouest.

Région la plus touchée par les destructions, "Aceh pourrait connaître des pluies fortes à très fortes aujourd'hui (vendredi) et demain", a prévenu l'agence météorologique indonésienne.

Des rizières ravagées par des inondations à Bener Meriah, dans la province indonésienne d'Aceh, le 4 décembre 2025 ( AFP / Chaideer MAHYUDDIN )

Des rizières ravagées par des inondations à Bener Meriah, dans la province indonésienne d'Aceh, le 4 décembre 2025 ( AFP / Chaideer MAHYUDDIN )

Le bilan est également très lourd au Sri Lanka où 607 personnes ont trouvé la mort dans les inondations et les glissements de terrain qui ont accompagné le passage la semaine dernière du cyclone Ditwah. Quelque 214 personnes sont toujours portées disparues.

Vendredi, les autorités ont lancé de nouvelles alertes aux intempéries pour les régions du centre du pays, déjà ravagées.

La Thaïlande compte 276 morts, quand deux personnes sont décédées en Malaisie.

Au Vietnam, des pluies torrentielles ont inondé la province de Lam Dong (sud) jeudi faisant au moins deux morts, selon le média Voice of Vietnam qui a fait état de 16 glissements de terrain.

- "Terre jusqu'au plafond" -

A Sumatra, dans l'ouest de l'Indonésie, les survivants tentent de reconstruire leur vie après les inondations.

La ville de Gampola, au Sri Lanka, après le passage du cyclone Ditwah, le 4 décembre 2025 ( AFP / Ishara S. KODIKARA )

La ville de Gampola, au Sri Lanka, après le passage du cyclone Ditwah, le 4 décembre 2025 ( AFP / Ishara S. KODIKARA )

Rumita Laurasibuea est réfugié dans un lycée. "L'état de notre maison était inimaginable (...) Elle était recouverte de terre jusqu'au plafond. Tout autour, des monceaux de bois", a témoigné ce fonctionnaire de 42 ans, selon qui se relever des inondations "pourrait prendre plus d'un an".

"Nous sommes toujours inquiets... Si la pluie revient, où irons-nous ? Si l'école rouvre, où pourrons-nous loger?", s'interroge Rumita.

"C'est une calamité à laquelle nous devons faire face", constate Hendra Vramenia, 37 ans, qui a fui son village de Kampung Dalam dans le sud-est d'Aceh et se dit inquiet car nombreux sont ceux qui, dans les zones non encore atteintes par l'aide humanitaire, sont menacés de famine.

"La situation est très critique et déchirante en raison des difficultés d'accès à l'aide", a confirmé Nanang Subana Dirja, directeur général de l'ONG Secours islamique indonésien.

"L'impact des inondations est généralisé", a déclaré à l'AFP Ade Soekadis, directeur exécutif de l'ONG Mercy Corps Indonésie. La superficie qui s'étend sur trois provinces de Sumatra est plus grande que le Bangladesh, a-t-il ajouté.

Au Sri Lanka, les inondations commencent à se résorber, selon les autorités, même si le pays reçoit à nouveau de fortes précipitations depuis jeudi.

Dans la ville de Gampola (centre), les habitants s'activaient vendredi pour déblayer la boue.

"Nous recevons l'aide de volontaires d'autres régions pour ce nettoyage", a déclaré à l'AFP le religieux musulman Faleeldeen Qadiri à la mosquée Gate Jumma.

"Nous avons calculé qu'il faut dix hommes et une journée entière pour nettoyer une seule maison", a ajouté un bénévole du nom de Rinas. Personne ne peut y arriver seul".

- Poursuites pénales -

Un homme avance avec son vélo dans une rue inondée de Lam Dong, au Vietnam, le 5 décembre 2025 ( AFP / Quoc Nguyen )

Un homme avance avec son vélo dans une rue inondée de Lam Dong, au Vietnam, le 5 décembre 2025 ( AFP / Quoc Nguyen )

Une grande partie de l'Asie connaît actuellement la pleine saison de la mousson, souvent à l'origine d'inondations.

Selon les experts, le changement climatique engendre des épisodes de pluie plus intenses car une atmosphère plus chaude contient davantage d'humidité, et des températures plus élevées dans les océans peuvent amplifier les tempêtes.

Mais écologistes et experts et même le gouvernement indonésien ont souligné la responsabilité de la déforestation dans les crues soudaines et les glissements de terrain.

L'Indonésie figure parmi les pays qui enregistrent les plus fortes pertes forestières annuelles, avec plus de 240.000 hectares de forêt primaire disparus en 2024.

Jakarta a annoncé mercredi la révocation des permis de huit entreprises soupçonnées d'avoir aggravé les effets de la catastrophe.

Si leur implication dans l'exploitation forestière illégale ou le défrichement de terres est démontrée, "les enquêtes pourraient donner lieu à des poursuites pénales", a déclaré le ministre de l'Environnement Hanif Faisol Nurofiq.

L'ampleur de la catastrophe à Sumatra rend les opérations de secours difficiles. Interrogé sur la possibilité de solliciter l'aide internationale, comme l'a fait le Sri Lanka, l'Indonésie a assuré cette semaine pouvoir faire face seule, malgré les appels d'ONG et de responsables politiques et les témoignages de sinistrés dénonçant l'insuffisance des mesures prises.

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