
Des déplacés palestiniens fuyant le nord de la bande de Gza en direction du sud du terrtoire roulent à bord d'un camion chargé d'effets personnels sur la route côtière du camp de Nousseirat (centre), le 30 août 2025 ( AFP / Eyad BABA )
La Croix-Rouge a mis en garde samedi contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, à l'heure où Israël durcit le siège de l'agglomération en vue d'une offensive annoncée comme majeure contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Alors que la bande de Gaza est dévastée par près de 23 mois de guerre, la Défense civile, organisation de premiers secours, a fait état de 47 morts samedi dans plusieurs frappes israéliennes dans le territoire palestinien, notamment à Gaza-ville.
"Il est impossible que l'évacuation massive de la ville de Gaza puisse être menée à bien de manière sûre et digne dans les conditions actuelles", a déclaré la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric dans un communiqué.
Pour l'armée israélienne, qui a déclaré officiellement vendredi Gaza-ville "zone de combat", en prélude à son offensive, l'évacuation de l'agglomération est "inévitable".
- "Les gens criaient" -
Des milliers d'habitants ont déjà fui la ville, située dans le nord du territoire. Selon l'ONU, près d'un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, qui comprend la ville et ses environs.
Malgré des pressions croissantes, tant à l'étranger qu'en Israël, pour mettre fin à la guerre, le gouvernement israélien affirme vouloir poursuivre l'offensive dans la bande de Gaza et l'ordre a été donné à l'armée de préparer un assaut généralisé sur Gaza-ville.
Pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et ses alliés d'extrême droite, il s'agit d'en finir avec le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre, et de ramener tous les otages enlevés ce jour-là.

Un Palestinien tient dans ses bras le corps d'un bébé tué dans une frappe israélienne sur une tente de la ville de Gaza, le 30 août 2025, à l'hôpital al-Chifa ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que 47 personnes avaient été tuées samedi dans "les bombardements israéliens continus sur la bande de Gaza depuis l'aube".
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante le bilan de la Défense civile.
L'armée n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires sur ce bilan.
Selon M. Bassal, 12 personnes ont été tuées lors d'une frappe aérienne contre "plusieurs tentes abritant des déplacés" dans le quartier d'al-Nasr, dans l'ouest de la ville de Gaza.
Selon Oum Imad Kaheel, qui se trouvait à proximité, des enfants figurent parmi les victimes de cette frappe qui a "fait trembler la terre".

Un garçon sort de décombres après l'effondrement d'un bâtiment touché par un bombardement dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 30 août 2025 ( AFP / Eyad BABA )
"Les gens criaient et paniquaient, tout le monde courait, essayant de sauver les blessés et de récupérer les martyrs gisant au sol", a déclaré cette femme de 36 ans à l'AFP.
La Défense civile a également fait état de 10 personnes tuées par des tirs israéliens alors qu'elles attendaient de recevoir de la nourriture près de centres de distribution dans le centre et le sud de la bande de Gaza.
Cette organisation opérant sous l'autorité du mouvement islamiste Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, avait fait état tôt samedi matin de frappes israéliennes intenses sur Gaza-ville.
Un journaliste travaillant pour l'AFP, à la lisière nord de Gaza-ville, a rapporté avoir reçu l'ordre de l'armée d'évacuer, ajoutant que les conditions étaient devenues de plus en plus difficiles, avec des tirs et des explosions à proximité.
- "Aucun endroit sûr" -

Des Palestiniens pleurent devant les corps de proches tués lors d'une frappe israélienne sur une tente dans la ville de Gaza, le 30 août 2025, à l'hôpital Al-Chifa ( AFP / Omar AL-QATTAA )
"Les bombardements [de cette nuit] étaient insensés, ils n'ont pas cessé une seconde, et nous n'avons pas dormi", a déclaré Abou Mohammad Kishko, joint par téléphone alors qu'il dit se trouver dans le quartier de Zeitoun.
Cet homme de 42 ans dit ne pas avoir évacué la ville parce qu'"il n'y a aucun endroit sûr" dans la bande de Gaza.
En Israël, ceux qui s'opposent à l'offensive majeure prévue à Gaza craignent qu'elle ne coûte la vie à davantage de soldats et mette en danger la sécurité des otages encore vivants.
Avant les manifestations hebdomadaires du samedi soir à Tel-Aviv pour réclamer la libération des otages et la fin de la guerre, le Forum des familles d'otages a de nouveau averti que "la pression militaire tue les otages".

Des Palestiniens attendent d'obtenir du riz auprès d'une soupe populaire dans l'ouest de la ville de Gaza, le 28 août 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent désormais retenues à Gaza dont une vingtaine présumées vivantes.
Les représailles militaires israéliennes ont fait au moins 63.371 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués.
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