
( AFP / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )
La Banque de France a abaissé mercredi pour la deuxième fois cette année sa prévision de croissance pour la France en 2025, à 0,6% contre 0,7% en mars, en raison de la hausse des droits de douane américains dans un climat très incertain.
Ce net ralentissement surviendrait après une hausse de 1,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2024. Le gouvernement table, lui, sur 0,7%.
Un redémarrage graduel s'ensuivrait, mais moins marqué qu'anticipé jusqu'ici: la croissance atteindrait 1% en 2026 (-0,2 point) et 1,2% en 2027 (-0,1 point).
"L'économie française croît (...) désormais moins que [celles de] nos voisins européens, même si elle échappe à la récession", a déclaré le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, dans le journal Les Échos.
Au total, la hausse des droits de douane (-0,1 point) et surtout l'incertitude qu'elle génère pour les consommateurs et les entreprises (-0,3 point) engendreraient pour l'économie française une perte de 0,4 point de PIB sur la période 2025-2027.
"Cette imprévisibilité amplifie le défi français et européen qu’est la croissance molle, depuis trop longtemps", a souligné le gouverneur. Elle affecte aussi "la stabilité financière".
Les États-Unis ont imposé une surtaxe douanière de 10% sur la plupart des biens exportés par l'Union européenne, et de 25% sur l'acier et l'automobile.
La Banque de France fait l'hypothèse centrale que ces droits de douane ne seraient pas relevés par Washington au terme d'une période de négociation de 90 jours avec Bruxelles s'achevant le 9 juillet, et de l'absence de représailles européennes.
En 2025, la croissance serait principalement soutenue par la demande intérieure, notamment publique, et la variation des stocks.
En revanche, le commerce extérieur, qui avait été son principal moteur en 2024, souffrirait des droits de douane, d'exportations moindres hors zone euro et d'un euro fort.
En 2026 et 2027, la consommation des ménages se renforcerait grâce à des gains de pouvoir d'achat, les salaires progressant plus que les prix.
L'investissement des entreprises et celui des ménages, dans l'immobilier notamment, observeraient la même tendance à la faveur d'une baisse des taux.
Après 2,3% en 2024, la Banque de France anticipe désormais une inflation de 1,0% en 2025 (-0,3 point), grâce au recul des prix de l'énergie, selon l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH).
Elle remontrait ensuite modérément à 1,4% en 2026 et 1,8% en 2027.
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