(Actualisé avec déclaration)
par Philip Blenkinsop et Krisztina Than
Le retour à la Maison blanche de Donald Trump et l'éclatement de la coalition au pouvoir en Allemagne sont les principaux sujets de discussion de la réunion de la Communauté politique européenne (CPE) qui a débuté jeudi à Budapest.
Parmi la cinquantaine de dirigeants européens réunis dans la capitale hongroise, plusieurs ont exhorté Donald Trump à ne pas lancer de guerres commerciales, à maintenir son soutien envers l'Ukraine et à s'abstenir de perturber l'ordre mondial.
Si plusieurs dirigeants de l'Union européenne (UE) ont félicité Donald Trump pour sa victoire, son retour à la Maison blanche représente en effet un défi majeur pour l'Europe.
"J'ai confiance dans la société américaine", a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel.
"Ils savent qu’il est dans leur intérêt de faire preuve de fermeté face à des régimes autoritaires. Si les États-Unis étaient faibles face à la Russie, qu’est-ce que cela signifierait pour la Chine ?"
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré qu'il appartenait désormais à l'Union européenne de s'unir. Aucun État membre de l'UE ne peut à lui seul relever les défis à venir, a-t-elle déclaré.
"Il est dans notre intérêt à tous que les autocrates de ce monde reçoivent un message très clair selon lequel ce n'est pas le droit du plus fort qui compte, mais l'État de droit", a-t-elle dit, au sujet de l'Ukraine.
Pour ajouter au doute, la coalition au pouvoir en Allemagne a éclaté mercredi, le chancelier Olaf Scholz ayant décidé de limoger son ministre des Finances, Christian Lindner, et d'ouvrir la voie à des élections anticipées.
Dans la soirée, les dirigeants des Vingt-Sept se pencheront sur les relations transatlantiques ainsi que sur la question de la Géorgie, où le parti pro-russe au pouvoir Rêve géorgien a remporté les élections législatives le mois dernier.
Après avoir validé la candidature de Tbilissi, le Conseil européen a gelé en juin dernier la procédure d'adhésion après le vote d'une loi sur la "transparence de l'influence étrangère" inspirée par une législation similaire en Russie. De vastes manifestations contre cette loi controversée ont été réprimées.
Les responsables européens espèrent qu'une position commune face à Donald Trump soulignant l'importance des bonnes relations entre les Etats-Unis et l'UE sera trouvée lors du dîner auquel prendront part les dirigeants européens.
Le sommet s'achèvera vendredi par un débat sur la compétitivité de l'UE, avec une présentation de l'ancien directeur de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, en présence de l'actuelle présidente de l'institution, Christine Lagarde.
La Commission européenne avait demandé en 2023 à l'ancien directeur de la BCE et ex-président du Conseil italien de rédiger un rapport sur la manière dont l'Union européenne pourrait demeurer compétitive en matière d'économie verte et numérique dans un contexte de vives tensions géopolitiques.
Dans ce document long de quelque 400 pages, Mario Draghi souligne que l'UE doit investir 750 milliards à 800 milliards d'euros supplémentaires par an, une idée à laquelle certains pays se sont montrés réticents.
(Avec Andrew Gray et Krisztina Than à Budapest; version française Camille Raynaud et Etienne Breban; édité par Kate Entringer)
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