La Banque de France a confirmé jeudi sa prévision de croissance à 0,3% du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre dans une enquête mensuelle qui traduit un climat d'incertitude, bien que réalisée avant la démission de Sébastien Lecornu.

( AFP / FRANCK FIFE )
L'institution indépendante produit un diagnostic mensuel de l'économie française sur la base de données notamment recueillies auprès de chefs d'entreprises.
L'enquête a été effectuée entre le 26 septembre et le 3 octobre, quelques jours avant la démission du Premier ministre, et rapporte une incertitude stable à un niveau élevé en septembre, après une forte progression le mois précédent.
La croissance de l'activité, les carnets de commandes, et l'évolution des prix sur ce mois s'inscrivent dans les tendances observées auparavant, et confortent la Banque de France dans sa prévision de croissance au troisième trimestre, a détaillé le chef économiste Olivier Garnier, lors d'un point presse en ligne.
Les situations sont toutefois contrastées d'un secteur à l'autre.
Dans le bâtiment, l'activité soutenue depuis trois mois fléchit en septembre. Le secteur de la publicité est également en recul: "C'est souvent les dépenses qu'on coupe en premier (...), les entreprises nous disent aussi que ça peut être lié à la situation politique nationale qui conduit certains clients à différer leurs projets", analyse Olivier Garnier.
Quelques signaux positifs sont relevés dans les services marchands, notamment l'hébergement, qui progresse grâce au tourisme étranger.
L'aéronautique conserve des perspectives favorables avec des carnets de commandes très bien garnis, au contraire du textile-habillement, de la chimie, caoutchouc, et plastique, a détaillé M. Garnier.
L'indicateur d'incertitude, qui n'inclut pas les derniers développements politiques, est à un niveau plus élevé que lors de l'annonce la dissolution de l'Assemblée nationale et des élections législatives de juillet 2024.
Car aux interrogations qui entourent la situation politique française se sont ajoutées des craintes du secteur industriel concernant les nouveaux droits de douane américains ces derniers mois.
Mais cette somme d'incertitude ne devrait pas altérer la prévision de croissance annuelle de la Banque de France, de 0,7%, a estimé M. Garnier, et sauf "s'il y avait une grosse surprise à la hausse ou à la baisse au quatrième trimestre", cette prévision est "largement acquise" à ce stade de l'année.
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