L'incertitude restera une caractéristique structurelle de l'économie mondiale, rendant l'inflation plus instable et obligeant la Banque centrale européenne (BCE) à intervenir plus vigoureusement pour maintenir les prix autour de son objectif, a déclaré lundi la présidente de l'institution, Christine Lagarde.
La BCE a présenté lundi une version actualisée de sa stratégie monétaire, concluant que tout écart important par rapport à son objectif de 2%, à la hausse comme à la baisse, nécessiterait une action "appropriée, vigoureuse ou persistante" pour ramener l'inflation à ce niveau.
Christine Lagarde a expliqué que l'environnement mondial avait profondément changé depuis la pandémie, les entreprises ajustant désormais leurs prix plus rapidement dans un contexte marqué par l'incertitude et les chocs d'offre.
"Le monde qui nous attend est plus incertain – et cette incertitude est susceptible de rendre l'inflation plus volatile", a déclaré Christine Lagarde lors du Forum de la BCE sur la politique monétaire à Sintra, au Portugal.
L'inflation dans la zone euro se situe actuellement autour de 2%, en ligne avec l'objectif de la BCE, après une décennie marquée d'abord par une sous-performance malgré des mesures de relance massives, puis par une flambée des prix.
Si la BCE prévoit que l'inflation restera proche de ce niveau dans les prochaines années, Christine Lagarde a reconnu que des risques subsistaient, notamment en raison de l'évolution du comportement tarifaire des entreprises.
"Les entreprises ont tendance à réagir plus rapidement aux chocs – en particulier ceux liés à l'offre – afin de se prémunir contre d'éventuelles pertes futures", a-t-elle déclaré. "Elles sont plus enclines à adopter des stratégies tarifaires flexibles, ce qui signifie que les prix peuvent réagir non seulement à des chocs majeurs, mais aussi à de petites frictions ou perturbations locales."
Christine Lagarde a également souligné que les ajustements de prix pourraient ne pas être linéaires, ce qui pourrait entraîner une accélération ou un ralentissement rapide de l'inflation.
Pour faire face à ces risques, elle a plaidé pour une action précoce et vigoureuse, notamment un resserrement rapide de la politique monétaire afin d'éviter une spirale prix-salaires.
De la même manière, une réaction rapide face à une inflation trop faible permettrait de limiter la durée pendant laquelle la BCE devrait maintenir des taux d'intérêt très bas.
(Balazs Koranyi; version française Nicolas Delame)
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