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L'Europe pourrait être la grande perdante d'une guerre commerciale sino-américaine, selon Cipollone (BCE)
information fournie par Reuters 06/02/2025 à 09:04

Le signe de l'Euro à Francfort

Le signe de l'Euro à Francfort

par Balazs Koranyi et Francesco Canepa

La Banque centrale européenne (BCE) peut assouplir davantage ses taux si l'inflation continue son ralentissement, déclare à Reuters Piero Cipollone, membre du directoire de l'institution, qui alerte par ailleurs sur l'impact d'une guerre commerciale entre Chine et États-Unis ainsi que sur l'urgence de développer un euro numérique.

"Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il reste des marges de manœuvre pour ajuster les taux à la baisse. Nous sommes presque à la cible (…) et toujours en territoire restrictif", relève le responsable de politique monétaire.

Des prix de l'énergie plus élevés et des tensions commerciales mondiales ajoutent cependant à l'incertitude et il n'est donc pas pertinent de s'engager dès à présent sur une trajectoire de taux précise, nuance toutefois Piero Cipollone.

"Les fondamentaux n'ont pas changé, donc je ne m'attends pas à un grand changement de direction. Cette convergence vers la cible d'inflation est cohérente avec une trajectoire de taux orientée à la baisse", concède le membre du directoire.

La principale inconnue tient à la politique commerciale américaine dont l'impact sur l'Europe pourrait être important, même si le bloc est épargné par de nouvelles barrières commerciales.

"Ce qui m'inquiète le plus est la possibilité que le président Trump s'engage dans une véritable guerre commerciale avec la Chine. C'est une menace importante, la Chine représentant 35% de la capacité manufacturière mondiale", détaille Piero Cipollone.

Un accès plus restreint aux marchés américains pourrait forcer la Chine à chercher des marchés de substitution et inonder l'Europe de produits à bas coûts, ce qui pèserait sur les prix et la croissance dans le bloc, craint l'économiste qui, en revanche, ne s'inquiète pas d'une hausse des droits de douane américains à l'encontre des produits européens.

Les entreprises du Vieux Continent pourraient en effet absorber une partie des tarifs à travers leurs marges, tandis que l'affaiblissement de l'euro face au dollar limiterait la perte de compétitivité des exportations européennes.

Les droits de douane pourraient peser sur la croissance mais ne suffiraient pas à déclencher une récession, certains secteurs de l'économie montrant des signes de résistance: le marché du travail demeure solide, la consommation devrait rebondir, la construction se tient bien, les taux plus faibles se transmettent à l'activité et même l'industrie, en récession depuis deux ans, montre des signes de stabilisation, énumère Piero Cipollone.

La croissance "n'explose peut-être pas mais je ne m'attends pas à une récession", résume l'économiste.

Les efforts de Donald Trump en faveur des cryptomonnaies adossées au dollar ("stablecoin") pourraient par ailleurs accélérer le passage de textes de loi européens permettant le déploiement de l'euro numérique, espère Piero Cipollone.

"Si les Européens commencent à utiliser des stablecoin pour payer, comme la plupart sont adossées au dollar, ils devront transférer leurs dépôts depuis l'Europe vers les États-Unis", alerte le responsable de politique monétaire.

"Le monde politique devient plus sensible à cette question, et il est possible que ce processus (législatif) s'accélère".

(Version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

8 commentaires

  • 06 février 11:27

    F0710107 il faut surtout un vrai leader et pas des VDL et consorts qui n'ont aucune vision stratégique, ne pensent qu'à contraindre les peuples des états membres et à pondre des normes qui étouffent notre économie et ce, au nom une idéologie progressiste wokiste


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