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Relier la Sicile à la botte : vers un feu vert pour le plus grand pont suspendu du monde en Italie
information fournie par Boursorama avec Media Services 06/08/2025 à 10:57

Le projet, titanesque, vise à connecter l'île au continent en enjambant le détroit de Messine.

Une plage de Torre Faro, sur le détroit de Messine, face à l'Îtalie continentale (illustration) ( AFP / GIOVANNI ISOLINO )

Une plage de Torre Faro, sur le détroit de Messine, face à l'Îtalie continentale (illustration) ( AFP / GIOVANNI ISOLINO )

Un des serpents de mer de l'aménagement du territoire italien finira t-il par voir le jour? Le gouvernement transalpin devrait donner mercredi 6 août son accord définitif à un projet de 13,5 milliards d'euros visant à construire le plus long pont suspendu au monde, reliant l'île de Sicile au continent.

Le vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures, Matteo Salvini, a déclaré qu'un comité ministériel donnerait son feu vert au pont financé par l'État qui enjambera le détroit de Messine, marquant ainsi une "page historique" après des décennies de planification.

Avec deux voies ferrées au centre et trois voies de circulation de chaque côté, le pont est conçu avec deux câbles jumelés tendus entre deux tours de 400 mètres de haut, avec une portée suspendue de 3.300 mètres, un record mondial. Prévu pour être achevé d'ici 2032, le gouvernement affirme qu'il s'agit d'une prouesse technique, capable de résister aux vents violents et aux tremblements de terre dans une région située à la jonction de deux plaques tectoniques.

Le gouvernement espère qu'il apportera croissance économique et emplois à deux régions italiennes pauvres, la Sicile et la Calabre, M. Salvini promettant que le projet créera des dizaines de milliers d'emplois.

Encore un long chemin

Le projet a cependant suscité des protestations locales, en raison de son impact environnemental et de son prix, cet argent pouvant être, selon les détracteurs, mieux utilisé ailleurs.

Certains détracteurs pensent aussi qu'il ne verra jamais le jour, rappelant la longue histoire des travaux publics annoncés, financés et jamais achevés en Italie. Le pont lui-même a connu plusieurs faux départs, les premiers plans ayant été élaborés il y a plus de 50 ans.

Eurolink, un consortium dirigé par le groupe italien Webuild, a remporté l'appel d'offres en 2006, mais celui-ci a été annulé après la crise de la dette dans la zone euro. Le consortium reste cependant le contractant du projet relancé. Cette fois-ci, Rome a une motivation supplémentaire pour aller de l'avant: elle a classé le coût du pont comme une dépense de défense.

L'Italie, criblée de dettes, a accepté, avec d'autres alliés de l'Otan, d'augmenter massivement ses dépenses de défense pour les porter à 5% du PIB, à la demande du président américain Donald Trump. Sur ce montant, 1,5% peut être consacré à des domaines "liés à la défense", tels que la cybersécurité et les infrastructures, et Rome espère que le pont de Messine sera éligible, d'autant plus que la Sicile abrite une base de l'OTAN.

7 commentaires

  • 11:58

    c'est le genre de projet qu'il faut traiter en privé, par des privés comme l'opération Eurotunnel (sous le détroit du Pas de Calais)
    Il faudrait nous communiquer le coût de l'autoroute, elle est terminée je crois, pour relier l'extrême sud de l'Italie Salerno Reggio Calabria la dernière partie de l'axe nord sud


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