Aller au contenu principal
Fermer

L'Assemblée intègre le non-consentement à la définition pénale du viol, adoption définitive en vue
information fournie par AFP 23/10/2025 à 13:12

Au cours d’une marche dans le cadre de la journée internationale des droits des Femmes, à Paris le 8 mars 2025 ( AFP / MARTIN BUREAU )

Au cours d’une marche dans le cadre de la journée internationale des droits des Femmes, à Paris le 8 mars 2025 ( AFP / MARTIN BUREAU )

"Passer de la culture du viol à la culture du consentement": l'Assemblée nationale a largement voté jeudi en faveur d'un texte de compromis intégrant la notion de non-consentement à la définition pénale du viol, avant une adoption définitive attendue au Sénat la semaine prochaine.

Après plusieurs discours de députées très émues à la tribune, l'Assemblée nationale a adopté la proposition de loi, issue d'un compromis avec les sénateurs, par 155 voix contre 31, seuls les élus d'extrême droite s'y opposant.

"Quand ça n'est pas non, ça ne veut pas dire que c'est oui", et "quand c'est oui, ce doit être un vrai oui, (...) céder ne sera plus jamais consentir", s'est félicitée la députée Marie-Charlotte Garin (Ecologiste), qui a porté le texte avec la députée Renaissance Véronique Riotton.

Il est l'aboutissement d'un "travail parlementaire de deux ans", a souligné Mme Garin, toutes deux ayant auparavant mené une mission d'information sur le sujet.

Le Sénat doit se prononcer mercredi sur le texte, lors d'un vote qui vaudra adoption définitive.

L'ensemble des agressions sexuelles dans le code pénal seront alors définies comme "tout acte sexuel non-consenti".

"Le consentement est libre et éclairé, spécifique, préalable et révocable. Il est apprécié au regard des circonstances. Il ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction de la victime", précise le texte.

"Il n'y a pas de consentement si l'acte à caractère sexuel est commis avec violence, contrainte, menace ou surprise, quelle que soit leur nature", ajoute-t-il enfin, reprenant ici des critères déjà présents dans le code pénal.

La proposition de loi, hautement symbolique, survient plusieurs mois après le retentissant procès des viols de Mazan, durant lesquels le consentement avait pris une place centrale.

Soutenu par la ministre à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, le texte "envoie un signal à notre société. Nous passons collectivement de la culture du viol à la culture du consentement", a déclaré Mme Riotton.

Le Rassemblement national a dénoncé "une dérive morale et juridique sans précédent", avec une notion de consentement "subjective, mouvante, difficilement saisissable".

"Les avocats devront désormais disséquer non plus la violence du coupable, mais les gestes, les mots, le silence de la personne qui se déclare victime", a lancé la députée RN Sophie Blanc.

Au contraire, "l'agresseur présumé devra désormais apporter des éléments démontrant qu'il s'est enquis du consentement de la victime", a fait valoir Emilie Bonnivard (Les Républicains).

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a salué jeudi sur X une "victoire collective": "Quelle fierté aujourd'hui !"

La Fondation des femmes a indiqué à l'AFP prendre "acte" de ce vote: "Il est temps maintenant de s'attaquer plus globalement aux raisons de l'impunité en matière de viols", estime-t-elle, citant notamment "l'absence de prévention des violences sexuelles" et "l'absence de moyens pour la justice".

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

Pages les plus populaires