L'Europe est confrontée à un "effacement civilisationnel" et doit changer de cap si elle veut rester un allié fiable pour les États-Unis, est-il écrit dans une note intitulée "Stratégie de sécurité nationale" publiée sur le site internet de la Maison blanche.
Ce document, publié périodiquement, expose la vision du président pour le pays, y compris les priorités, les menaces et les stratégies pour y faire face.
Il comprend un avant-propos signé par Donald Trump précisant qu'il s'agit d'une "feuille de route pour s'assurer que l'Amérique reste la nation la plus grande et la plus prospère de l'Histoire de l'humanité".
Plusieurs formulations présentes dans la note rappellent un discours prononcé par le vice-président américain J.D. Vance à Munich en février dernier qui avait dit s'inquiéter d'une "menace venant de l'intérieur" de l'Europe - provoquant la stupeur des principales capitales européennes.
"Notre objectif devrait être d'aider l'Europe à corriger sa trajectoire actuelle", est-il dit dans la note, qui ajoute que les Etats-Unis souhaitent "travailler avec les pays alignés qui veulent restaurer leur ancienne grandeur".
Le document ajoute que les États-Unis restent "sentimentalement attachés" aux pays européens, notamment à la Grande-Bretagne et à l'Irlande, et que "le caractère de ces pays est également important d'un point de vue stratégique".
Tout en soulignant la faiblesse des économies européennes, le document accuse l'Union européenne de censurer la liberté d'expression et l'opposition politique et de mener des politiques migratoires qui "transforment le continent".
Il est "plus que plausible" que dans quelques décennies, certains pays européens membres de l'Otan deviennent "majoritairement non-européens", est-il écrit dans la note.
Si les tendances actuelles se poursuivent, l'Europe sera "méconnaissable" dans 20 ans ou moins et il est "loin d'être évident que certains pays européens auront des économies et des armées suffisamment fortes pour rester des alliés fiables", est-il ajouté.
La Commission européenne a refusé de commenter ce document. S'exprimant sous le couvert de l'anonymat, un diplomate européen a regretté que le ton de la note soit "peu prometteur" et "pire que le discours de Vance à Munich en février".
Le document de la Maison blanche évoque aussi la guerre en Ukraine, estimant qu'il est dans l'intérêt stratégique des États-Unis de négocier une résolution rapide du conflit et de rétablir une "stabilité stratégique" avec la Russie.
Les responsables européens ont des "attentes irréalistes" sur un accord de paix, est-il ajouté. "Une grande majorité d'Européens souhaite la paix mais ce désir ne se traduit pas en politique, en grande partie à cause de la subversion des processus démocratiques par ces gouvernements."
(Rédigé par James Mackenzie, version française Blandine Hénault, édité par Sophie Louet)

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