Une vie brisée en quelques heures. Onze heures, pour être précis, le temps d'un vol de Londres-Heathrow au Cap en Afrique du Sud. En une demi-journée, Justine Sacco, 30 ans, directrice d'un service de relations publiques à la société d'éditeur IAC, a subi un lynchage médiatique. Elle a beaucoup perdu ce jour-là : son travail, sa vie privée, sa dignité, et même le soutien de sa famille.
Tout a commencé par une mauvaise blague sur son compte Twitter. À l'époque, Justine a l'habitude de donner dans l'humour sur le réseau social. Ses abonnés ne répondent jamais à ses boutades. « Une humoriste dans une salle vide », comme la qualifie le journaliste gallois Jon Ronson. Le 20 décembre 2013, Justine Sacco s'essaye à la provocation : « Départ pour l'Afrique. Espère ne pas choper le sida. Je déconne. Je suis blanche ! », tweete-t-elle à l'aéroport. Le compte de Justine n'est pas très suivi : 170 abonnés à tout casser. Mais il a suffi qu'un journaliste de Gawker, Sam Biddle, repère et partage le message avec ses 15 000 abonnés pour que la Toile s'enflamme.
Frénésie
Pendant que Justine Sacco s'endort paisiblement à plusieurs kilomètres d'altitude, Twitter explose. Les messages pleuvent. « Au vu du tweet répugnant et raciste de @Justine-Sacco , je fais un don à @care today », peut-on y lire. Ou encore...
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