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Japon: L'universitaire Ueda en passe de prendre la tête de la BoJ, selon sources
information fournie par Reuters 10/02/2023 à 13:09

Un homme passe devant le siège de la Banque du Japon (BoJ) à Tokyo

Un homme passe devant le siège de la Banque du Japon (BoJ) à Tokyo

par Takaya Yamaguchi et Kentaro Sugiyama

TOKYO (Reuters) - Le gouvernement japonais devrait nommer Kazuo Ueda, universitaire et ancien membre du conseil des gouverneurs de la banque centrale, au poste de prochain gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), a appris vendredi Reuters de sources gouvernementales, ce qui fait monter le yen.

Ce choix surprise, initialement rapporté par le quotidien économique Nikkei, est considéré par les marchés financiers comme une importante étape vers une inflexion de la politique monétaire de la Banque du Japon dont la stratégie ultra-accommodante est à contre-courant de celle des principales grandes banques centrales dans le monde.

Kazuo Ueda, universitaire à la Kyoritsu Women's University, un établissement privé pour femmes, est considéré comme un expert en politique monétaire et a joué un rôle important dans la lutte contre la déflation au Japon, dans sa phase initiale, avec la mise en oeuvre de l'assouplissement quantitatif (QE) et de la "forward guidance" (l'évolution future de la politique monétaire) pour les marchés financiers.

Les investisseurs tentent désespérément depuis des mois de faire remonter les rendements des emprunts japonais, anticipant un abandon de la politique ultra-accommodante de la BoJ à la faveur de la nomination d'un nouveau gouverneur à la tête de la banque centrale japonaise, le mandat de son actuel patron, Haruhiko Kuroda, s'achevant en avril.

Selon les sources et le quotidien Nikkei, le gouvernement japonais nommera également Ryozo Himino, ancien patron de l'Agence des services financiers (FSA), et Shinichi Uchida, dirigeant au sein de la BoJ, comme vice-gouverneurs de la banque centrale.

PRÉSENTATION DEVANT LE PARLEMENT MARDI

Ces probables candidatures, qui seront présentées au Parlement le 14 février, doivent être entérinées par les deux chambres, où le parti au pouvoir dispose d'une large majorité.

Alors que l'inflation japonaise a atteint 4% en décembre, soit le double de l'objectif de 2% de la BoJ, Haruhiko Kuroda juge toujours prématuré d'affirmer que les hausses de prix seront durables.

Sur les marchés, le yen s'est renforcé, passant d'environ 131,55 yens pour un dollar à environ 130,60 après la publication des informations du Nikkei.

Le rendement des emprunts d'Etat japonais à dix ans est monté à 0,50%, la limite de fluctuation tolérée par la BoJ.

"Ueda connaît bien les taux d'intérêt. Et il dispose également d'une expérience en matière de communication concernant la politique de taux d'intérêt zéro de la BoJ lorsqu'il était membre du conseil des gouverneurs", a déclaré Shotaro Kugo, économiste au Daiwa Institute of Research.

"Etant à la fois théoricien et praticien cela le placerait en bonne position pour aller de l'avant alors que la BoJ entre dans une période difficile de normalisation (des politiques)", a-t-il ajouté.

Dans une tribune publiée en juillet sur le Nikkei, Kazuo Ueda a déclaré avoir mis en garde la BoJ contre une augmentation prématurée des taux d'intérêt simplement parce que l'inflation avait brièvement dépassé les 2%.

Mais il a également indiqué que la BoJ devrait envisager une stratégie de sortie d'une politique monétaire ultra-accommodante et revoir son important programme de relance à un moment donné.

"Je pense que la nouvelle équipe signifie que la politique monétaire de la BoJ sera redéfinie (et) ne sera pas celle actuelle", a déclaré Takayuki Miyajima, économiste chez Sony Financial Group.

LE PREMIER MINISTRE NE CONFIRME NI NE DÉMENT

Kazuo Ueda a siégé au conseil des gouverneurs de la BoJ de 1998 à 2005. Il a voté contre le relèvement des taux d'intérêt de zéro à 0,25% en août 2000, arguant que la banque pourrait attendre un peu plus longtemps au regard d'une inflation contenue. La banque centrale est par la suite revenue sur sa décision et a de nouveau baissé ses taux.

Avant les informations de ce vendredi, le Nikkei avait rapporté la semaine dernière que le gouvernement japonais avait sondé le vice-gouverneur de la BoJ, Masayoshi Amamiya, pour succéder à Haruhiko Kuroda à la tête la banque centrale, mais-celui aurait décliné la proposition, selon le quotidien économique.

Sollicité, le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, n'a pas souhaité répondre sur la probable nomination de Kazuo Ueda à la tête de la BoJ.

"Nous prenons des dispositions pour présenter les candidats du gouverneur et du vice-gouverneur de la BoJ au Parlement le 14 (février)", s'est-il contenté de déclarer à la presse à la sortie de ses bureaux à Tokyo.

(Reportage bureau de Tokyo, avec Akriti Sharma à Bangalore ; rédigé par Leika Kihara, version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)

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