Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comparaissait lundi devant un tribunal de Tel Aviv dans le cadre d'un procès au long cours pour corruption, affaire pour laquelle il sollicite une grâce du président Isaac Herzog avec le soutien de Donald Trump.
L'opposition s'est insurgée contre cette requête, arguant que tout pardon devrait être conditionné par le retrait de Benjamin Netanyahu de la vie politique et les aveux de ce dernier.
D'autres appellent le Premier ministre à convoquer des élections législatives anticipées avant de demander un geste d'Isaac Herzog.
"Ce sera traité de la manière la plus précise et la plus correcte", souligne le chef de l'Etat dans un communiqué publié lundi.
"Je prendrai seulement en considération les meilleurs intérêts de l'Etat d'Israël et de la société israélienne", ajoute-t-il.
Le nationaliste Naftali Bennett, ancien Premier ministre israélien, a dit soutenir l'arrêt du procès si Benjamin Netanyahu acceptait de se mettre en retrait "pour sortir Israël du chaos".
"Ainsi, on peut mettre cela derrière nous, s'unir et reconstruire le pays ensemble", a déclaré Naftali Bennett, à la tête de la coalition qui a remporté les élections en 2021, faisant tomber Benjamin Netanyahu. Ce dernier a remporté les élections l'année suivante.
Naftali Bennett est donné favori par les sondages d'opinion pour succéder à Benjamin Netanyahu dans l'hypothèse d'une chute du Premier ministre israélien.
ACCUSÉ DE CORRUPTION, DE FRAUDE ET D'ABUS DE CONFIANCE
Benjamin Netanyahu a été inculpé de corruption, de fraude et d'abus de confiance en 2019. Son procès s'est ouvert en 2020 et devrait encore durer plusieurs mois.
Il est notamment poursuivi pour avoir reçu des cadeaux d'amis millionnaires à hauteur de 210.000 dollars et pour avoir négocié une couverture médiatique favorable auprès de certains médias.
Le Premier ministre israélien a plaidé non coupable, nie les accusations qui pèsent contre lui et ne fait mention d'aucune faute dans sa demande de grâce présidentielle.
Le premier chef de gouvernement en exercice à faire l'objet de telles accusations en Israël risque jusqu'à 10 ans de prison pour les accusations de corruption et encourt jusqu'à trois ans d'emprisonnement pour celles de fraude et d'abus de confiance.
La loi israélienne autorise un Premier ministre à rester en poste pendant la durée d'un procès. S'il fait appel de sa condamnation, il peut conserver ses fonctions pendant la durée de la procédure d'appel.
Dans la lettre adressée au bureau du président, ses avocats déclarent que le Premier ministre est convaincu que les procédures judiciaires aboutiront à un acquittement complet.
Pour justifier sa demande, Benjamin Netanyahu estime que les poursuites pénales à son encontre entravent sa capacité à gouverner et qu'une grâce servirait les intérêts de la société israélienne.
Des manifestants, certains vêtus de tenues orange similaires à celles portées par les détenus, se sont rassemblés devant le tribunal de Tel Aviv, demandant l'emprisonnement du Premier ministre israélien.
La grâce présidentielle est traditionnellement accordée à la fin des procédures judiciaires, une fois les accusés condamnés. Aucune demande n'a été acceptée au milieu d'un procès.
Les alliés de la coalition de droite de Benjamin Netanyahu soutiennent cette demande, qui intervient deux semaines après que le président Trump a écrit à son homologue israélien pour lui suggérer de considérer la grâce du Premier ministre israélien.
Le président américain a qualifié les charges retenues contre Benjamin Netanyahu de "poursuites politiques injustifiées".
(Reportage de Rami Amichay; version française Zhifan Liu, édité par Sophie Louet)

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