
Conséquences d'une frappe israélienne sur un immeuble résidentiel à Gaza
Israël continue de pilonner la ville de Gaza et a fait exploser des voitures piégées dans ses environs, tandis que les frappes aériennes israéliennes ont tué lundi au moins 19 personnes, selon les autorités palestiniennes et des résidents.
La poursuite de l'offensive sur la ville de Gaza, qu'Israël décrit comme le dernier bastion du Hamas, intervient alors que la principale association mondiale de chercheurs sur le génocide a adopté une résolution affirmant que les critères juridiques permettant d'établir qu'Israël commet un génocide dans l'enclave sont remplis.
Israël n'a pas réagi immédiatement aux comptes rendus de ses opérations à Gaza ni à la résolution approuvée par l'Association internationale des spécialistes du génocide.
L'Etat hébreu a catégoriquement nié dans le passé que ses actions dans la bande de Gaza constituent un génocide, et conteste actuellement une plainte pour génocide déposée devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye.
Israël poursuit ainsi son plan visant à prendre le contrôle total de Gaza, avec pour objectif la destruction du groupe palestinien Hamas et le sauvetage des 48 otages restants après près de deux ans de guerre.
Des habitants ont déclaré que les forces israéliennes avaient déployé de vieux véhicules blindés dans la partie orientale du quartier de Cheikh Radouane, l'un des plus grands de Gaza-Ville, et les avaient fait exploser à distance, détruisant plusieurs maisons et forçant les gens à fuir.
L'armée israélienne a également ordonné aux habitants de se diriger immédiatement vers le sud dans des tracts largués sur la ville de Gaza, affirmant que l'armée avait l'intention d'étendre son offensive vers l'ouest.
"Les gens sont désorientés : rester et mourir, ou partir vers nulle part", a déclaré à Reuters Mohammed Abou Abdallah, un habitant de Cheikh Radouane.
"Ce fut une nuit d'horreur, les explosions n'ont jamais cessé et les drones n'ont jamais cessé de survoler la zone. Beaucoup de gens ont quitté leur maison par crainte pour leur vie, tandis que d'autres ne savent pas où aller", a déclaré cet homme âgé de 55 ans via une application de messagerie instantanée.
NOUVEAUX DÉCÈS DUS À LA FAIM
L'armée israélienne a publié un communiqué déclarant que ses forces combattaient le Hamas dans toute la bande de Gaza et qu'elles avaient attaqué dimanche plusieurs structures militaires et avant-postes, précisant que ceux-ci avaient été utilisés pour organiser des attaques contre ses troupes.
Au moins 98 personnes ont été tués par des frappes israéliennes dans l'enclave au cours des dernières 24 heures, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé de Gaza.
Neuf autres personnes, dont trois enfants, sont mortes de malnutrition et de famine au cours de la journée écoulée, a-t-il ajouté. Ce nouveau bilan porte à au moins 348 le nombre de décès dus à ces causes, dont 127 enfants.
Israël conteste les chiffres de la mortalité due à la faim donnés par les autorités de Gaza, arguant que les décès sont dus à d'autres causes médicales.
Les autorités sanitaires locales ont également précisé que 19 personnes, dont des femmes et des enfants, avaient été tuées lors de frappes aériennes israéliennes sur des maisons de la ville de Gaza.
L'offensive israélienne sur Gaza a causé la mort de plus de 63.000 personnes, pour la plupart des civils, selon les autorités sanitaires locales.
(Reportage Nidal al-Mughrabi au Caire, avec la contribution de Steven Scheer à Jérusalem ; version française Diana Mandia ; édité par Augustin Turpin)
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