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Inflation : la BCE veut réduire son bilan
information fournie par Boursorama avec Media Services 24/10/2022 à 13:05

La présidente de la BCE Christine Lagarde le 12 octobre 2022 à Washington DC. ( AFP / BRENDAN SMIALOWSKI )

La présidente de la BCE Christine Lagarde le 12 octobre 2022 à Washington DC. ( AFP / BRENDAN SMIALOWSKI )

En pleine inflation record, la Banque centrale européenne (BCE) veut réduire la taille de son bilan, gonflé après des années de politique anti-crise. Explications.

Dans un contexte d'inflation record, la Banque centrale européenne relève de manière agressive ses taux directeurs. Réduire la taille de son bilan gonflé après des années de politique anti-crise : c'est par cette étape qu'elle commencera à débattre jeudi 27 octobre. Quelques explications.

Pourquoi le bilan de la BCE a-t-il tant enflé ?

Pendant les années de très faible inflation qui ont suivi la crise de 2008, puis à cause du choc causé par le Covid-19, la Banque centrale européenne a lancé des plans de soutien exceptionnels. Celui baptisé "assouplissement quantitatif" (QE), à partir de 2015, puis le programme d'urgence pandémie "PEPP" avaient le même principe : racheter massivement de la dette souveraine et privée sur le marché secondaire.

L'objectif était de maintenir des taux d'intérêt bas pour financer l'économie et donc soutenir les prix. Plusieurs vagues de prêts géants et bon marché ("TLTRO") accordés aux banques ont également été mises en place. Résultat : la BCE a acheté pour plus de 5.000 milliards d'obligations d'Etat et d'entreprise ces dix dernières années et possède un stock d'environ 2.000 milliards de prêts "TLTRO" en portefeuille sur un bilan total consolidé d'environ 8.800 milliards d'euros.

Pourquoi s'infliger une cure de minceur ?

Tant que la BCE réinvestit cette dette à échéance, elle prolonge le cap expansionniste qui a été le sien pendant dix ans. Cela ne paraît plus en phase avec son action consistant à remonter ses taux face à une inflation débridée. Il apparait logique de vouloir tourner totalement la page de la politique monétaire accommodante héritée du passé avec une réduction conséquente de la taille du bilan. Cette nouvelle stratégie porte déjà un nom : le "resserrement quantitatif" ("Quantitative tightening" ou QT).

Par ce biais la BCE va engager une nouvelle étape de la "normalisation" de sa politique monétaire et ainsi "signaler la détermination à assurer un retour rapide de l'inflation vers l'objectif de 2 %", a plaidé le président de la Banque fédérale d'Allemagne Joachim Nagel.

Comment s'y prendre ?

La présidente de la BCE Christine Lagarde affirmait fin septembre que l'outil le plus approprié pour combattre l'inflation restait les taux d'intérêt, lesquels vont continuer à être relevés jeudi et les mois suivants. Une fois que les taux auront atteint un niveau dit "neutre", c'est à dire ni restrictif ni accommodant pour l'économie, alors "nous nous interrogerons sur comment, quand et à quel rythme nous utiliserons les autres outils monétaires dont nous disposons, notamment le resserrement quantitatif", a-t-elle expliqué devant le Parlement européen.

Une première étape pourrait consister à réduire les avoirs accumulés pendant la période de "QE" entre 2015 et 2021. La BCE s'est engagée en revanche à maintenir jusqu'à fin 2024 le stock d'obligations acquises pendant la pandémie au titre du programme "PEPP".

Une grande partie des "TLTRO" étant à rembourser d'ici fin 2023 et la BCE pourrait inciter les banques à le faire de manière anticipée pour mettre fin à ce qui apparaît comme une subvention aux établissements. Ils engrangent en effet un bénéfice en plaçant leurs liquidités à la BCE puisque le taux de dépôt atteint désormais 0,75%, bientôt davantage.

Des écueils possibles

Le moment choisi pour rétrécir le bilan n'est pas idéal. Il n'est pas certain que d'autres investisseurs prennent le relai de la BCE sur le marché alors que leur capacité à s'endetter et à prendre des risques est limitée en raison de contraintes réglementaires. La principale difficulté sera de contenir l'écartement des "spreads" obligataires si les taux d'emprunt souverains de pays fragiles de la zone euro se tendent pendant, ou parce que, la BCE sera en train de plier bagages.

C'est l'une des raisons pour lesquelles elle a lancé l'Instrument de protection de la transmission (TPI), qui doit lui permettre d'acheter des obligations d'Etats dont les rendements augmenteraient trop vite par rapport à ceux de l'Allemagne, référence des taux souverains.

6 commentaires

  • 24 octobre 14:44

    faut pas s inquieter pour elle ... meme si ca tourne mal ... je suis sur que l on preservera sa situation financiere ...


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